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Nous avions raison mais nous avons perdu !

Publié le 25 septembre 2008 par Ferrailleur
Nous avions raison mais nous avons perdu !


Nous avions raison. Nous avions raison. Nous avions raison.

Il faut bien se le répéter trois fois, cent fois, mille fois.

On le disait depuis des années: le capitalisme financier est une absurdité économique doublée d'une forfaiture.

Demander, chaque année, des taux de profits à deux chiffres à des entreprises était une débilité sans nom qui dopait une boîte à court terme mais la condamnait à long terme (faute d'investissements et de R&D) sans parler de la casse sociale (licenciements boursiers, délocalisations, malthusianisme et exploitation salariale).

Laisser prospérer des paradis fiscaux, des zones de non-droit économique où s'échappaient des milliards de profits qui se réinvestissaient dans des montages douteux style hedge fund était d'une lâcheté et d'une irresponsabilité sans nom. Que n'a-t-on ricané quand un socialiste en pleine campagne présidentielle appelait la France à menacer la Suisse ou le Luxembourg !

Et entendre maintenant tous ces chroniqueurs, ces commentateurs, ces membres de l'intelligentsia néo-libérale faire soudain l'éloge de la régulation, condamner les pratiques frauduleuses (presque constamment néanmoins ramenées à des affaires d'enrichissements personnels, histoire de ne pas entreprendre une critique en profondeur du système). Que ne l'ont-ils fait il y a 10 ans, 1 an, 6 mois ! Où étaient-il alors les Jean-Marc Sylvestre et consorts ??

Et le Tartuffe suprême, Sarkozy, ce gesticulateur pathétique, pour qui le rôle n'est pas totalement nouveau puisque c'est celui qui lui avait permis de rallier les ouvriers de Charleville-Mézières ou d'Airbus en 2007. Le voici presque de gauche. Régulateur comme si c'était sa seconde nature depuis toujours ! Pourfendeur (pour la énième fois) des parachutes dorés à coup de slogans et d'effets de manche de tribune !

Nous avions raison et ces sinistres clowns sont au pouvoir.

Nous avions raison et ces gens qui avaient tout faux, qui n'avaient rien compris, qui, en plus, nous faisaient la leçon, qui nous expliquaient que nous étions des ringards, des vieux (ah ! les tirades des jeunes loups UMP style Wauquiez pendant la Présidentielle sur le thème du : " oh, les ploucs socialos accrochés à leurs vieilles lunes !"), ces gens aujourd'hui vont devoir légisférer, comme ils peuvent (c'est à dire probablement mal), dans le sens que nous souhaitions, nous !

Ce soir, je suis en rage.

En rage comme quelqu'un qui, après avoir crié en vain pendant des années dans le désert que nous allions dans le mur, voit le véhicule déchiqueté sur le bord de la route. Et toutes ces victimes qui ne seront sûrement pas celles qui auraient dû y laisser leur peau mais les simples gens, les classes moyennes, nous quoi !

L'avenir sera-t-il à l'image de ce que j'imaginais cet été ?


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