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L'Église catholique aide les réfugiés à se construire une nouvelle vie.

Publié le 28 juillet 2009 par Fbruno

Le recteur du séminaire d'Alokolum (nord de l'Ouganda), Mgr Cosmas Alule, a raconté à l'Aide à l'Église en Détresse, organisme international de charité catholique, que le camp de réfugiés qui s'était formé à l'époque de la guerre civile tout autour du séminaire, se vide graduellement. De plus, environ 80 pour cent des réfugiés sont déjà retournés dans leurs villages d'origine.

Bien que l'accord de paix définitif entre le gouvernement ougandais et les rebelles de la Lord's Resistance Army (LRA, en français l'Armée de Résistance du Seigneur), n'ait pas encore été signé, la guerre civile qui avait commencé en 1988 est terminée, a expliqué le recteur. La situation se stabilise de plus en plus. Il y a encore un an, on n'aurait pas pu se déplacer en toute sécurité dans les rues. Aujourd'hui, il en va tout autrement : la paix est enfin là.

L'Église catholique aide les réfugiés à se construire une nouvelle vie.
Cependant, la situation représente encore un défi pour l'Église, a-t-il souligné. Les séminaristes du séminaire d'Alokolum, qui pendant les années de la guerre civile avaient vécu dans une étroite proximité avec les réfugiés et avaient pris soin d'eux pastoralement, humainement et socialement, vont continuer de s'occuper d'eux. Mgr Alule ajoute que les prêtres concernés vont maintenant dans les villages pour aider ceux qui rentrent chez eux à se construire une nouvelle vie. Par exemple, certains d'entre eux donnent des cours aux enfants dans les écoles. Beaucoup d'élèves ont grandi dans le camp de réfugiés et n'ont jamais appris à connaître une autre vie. Leur comportement est perturbé et ils sont anxieux. En plus, ils n'ont pas pu apprendre à connaître des notions telles que le goût du travail, la discipline, le respect des autres et de la propriété d'autrui. Avec eux, il faut tout reprendre depuis le début. Par contre, ils ne sont pas les seuls puisque les adultes ont aussi beaucoup de problèmes.

Dans le camp de réfugiés, ils ont oublié jusqu'à la manière de gagner leur vie, et une génération entière a grandi sans savoir ce qu'est une vie normale. C'est pourquoi un rôle important incombe à la génération la plus âgée qui a conservé les valeurs traditionnelles et peut les transmettre aux plus jeunes. Par contre, beaucoup de gens sont traumatisés parce qu'ils ont vu leurs sœurs, leurs mères et leurs épouses se faire violer, leurs enfants se faire kidnapper et des proches se faire tuer. Pour les aider, des pasteurs ont été formés dans un centre que le diocèse de Gulu a mis en place spécialement à cet effet.

Durant la guerre, l'Église est restée « la seule institution digne de confiance en Ouganda », estime Mgr Alule, en raison du fait qu'elle soit restée aux côtés de ceux qui souffrent, y compris dans les pires moments. C'est pourquoi il a été décidé, en toute conscience, de laisser le séminaire à Alokolum plutôt que de le déplacer vers un endroit plus sûr. Le recteur a qualifié cette décision de « prophétique », car si l'Église était partie, les croyants en auraient retiré l'impression qu'elle abandonnait ceux qui souffrent pour se mettre elle-même en sécurité. « Le fait que l'Église reste aux côtés des gens, dans la joie comme dans la peine, a été un signal important pour l'avenir », assure Mgr Alule.

Des séminaristes au sens pastoral et humanitaire développé

De jeunes hommes de tout l'Ouganda étudient au séminaire d'Alokolum. Ceux qui ne proviennent pas du diocèse de Gulu auraient décidé, en toute conscience, d'aller dans la région frappée par la guerre civile, déclare Mgr Alule. Aucun des séminaristes n'a été épargné par la guerre. Certains ont même été traumatisés, mais force est de constater que ce sont justement ces hommes qui sont particulièrement sensibles et empathiques dans la pastorale auprès de ceux qui ont subi la même chose qu'eux. Beaucoup de séminaristes sont eux-mêmes venus au monde dans les camps de réfugiés. Quelques-uns ont même été kidnappés.

L'Église catholique aide les réfugiés à se construire une nouvelle vie.
Le nombre des vocations continu d'augmenter, a expliqué le recteur. Le principal problème du séminaire est que ses locaux sont devenus trop exigus afin de pouvoir accueillir tous les jeunes hommes qui veulent devenir prêtres. Il y avait 163 séminaristes au cours de la dernière année scolaire, ils seront 206 pour la prochaine. Le bâtiment actuel n'avait été initialement conçu que pour accueillir environ 140 personnes. Il faut donc trouver, et d'urgence, des solutions afin de pouvoir s'adapter au nombre croissant des vocations. De plus, la formation s'améliore de plus en plus. C'est ainsi que, par exemple, le programme d'études a été réaménagé, ce qui a eu pour conséquence de permettre à un plus grand nombre d'étudiants qu'auparavant de finir leurs études.


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