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Le come-back du siècle (une aventure de moi).

Publié le 11 septembre 2009 par Didier T.
Le come-back du siècle (une aventure de moi).
Si Al ne vous a pas tous accroché à son tableau de chasse, vous devriez vous souvenir de ce moment d’intense satisfaction qui m’habitât voici quelques semaines (Quoi ? Quelques mois ? Déjà ? Comme le temps passe vite. Eh oui, bientôt Noël).
Mais si, souvenez-vous, une sorte de transe névrotique au bord de la catalepsie neurochimique qui m’agita en tous sens faisant craindre le pire à mes proches.
Bref rappel des faits : à la suite d’un concours d’une rare cruauté, je remportais LE tee-shirt officiel des Diablotintines au prix de manœuvres hasardeuses dont je ne suis pas fier (mais je m’en fous, j’assume et si y’en a qui sont pas contents, c’est pareil, de toutes manières je vais bientôt prendre ma carte au Parti Socialiste et vous allez voir ce que vous allez voir). S’en suit l’arrivée du facteur, le déballage du prix, la joie, les larmes, les cris à en affoler le quartier tout entier. Pensez donc, une version inédite. Et de bien belle qualité ma foi. Sans doute filé en Chine par quelques enfants sous-alimentés. Mais qu’importe ! Je suis au-dessus de tout cela (pour l’heure, je milite à l’UMP, c’est vous dire…).
Premier essayage.
Parfait.
Le choix de la taille s’avère judicieux, je tiens dedans. Logo dans le dos, parfait une fois de plus. Comme ça je pourrai… comme ça je pourrai quoi ?
Comme ça je pourrai crâner, même quand je suis de dos. Ce qui est un avantage quand, comme moi, on a un côté pile et un côté face (c’est mon choix, je ne reviendrai pas là-dessus).
Evidemment, la première sortie est annoncée à grands renforts d’articles dans la presse. La télévision régionale fait même le déplacement. Impossible de circuler dans l’impasse où je vis. On entend les hélicoptères tourner au dessus du toit.
Ma femme me demande si ce n’est pas un rien exagéré tout ça.
- Meuh non chérie, c’est tout de même LE tee-shirt officiel des Diablotintines. Dessiné par Valère. Et mis en forme par Uusulu.
- Le tee-shirt de quoi ?
Ah, les femmes !
Je chausse mes lunettes de soleil afin de ne pas être aveuglé par les flashs (vieille habitude Cannoises, riante cité balnéaire où viennent s’échouer les grabataires de tous âges) puis j’enfile ma robe de chambre. La verte. Celle avec le dragon brodé dans le dos. Et les pompons sur les épaules. En fait, je souhaite que la surprise soit totale. À mes pieds, je porte ma vieille paire de charentaises dépareillées. Et sur mon crâne, un masque de Hockey. Avec un gyrophare, pour l’ambiance disco.
Dernier coup d’œil dans le miroir.
Rentrer le ventre.
Cacher la calvitie.
Pas de morceau de salade coincé entre les dents ?
Parfait.
Je ne sais pas si vous connaissez ce film, " Coup de foudre à Notting Hill ". À un moment donné, le colocataire de Hugh Grant, un brillant exemple du genre humain dont je me sens assez proche (voir photographie), fait irruption sur le pas de sa porte, en slip douteux et cheveux en pétard, alors qu’une actrice se renom se terre à l’intérieur (rôle tenu par Meg Ryan) et qu’une masse de journalistes fait le forcing pour conclure le scoop du siècle (faut pas déconner, c’est quand même du cinéma).
Julia Roberts !
Pas Meg Ryan.
Julia Roberts.
Meg Ryan c’est dans " Nuit blanche à Seattle ". Avec Tom Hanks dans le rôle de Hugh Grant.
Je confonds tout le temps.
Enfin bref.
Me voilà donc en robe de chambre verte (avec dragon brodé dans le dos, pompons sur les épaules) et charentaises dépareillées, sur le pas de ma porte sous le feu crépitant des photographes. La tension devient palpable. Les insultes s’énervent. Les mots doux volent bas.
- Montrez-le nous ! Hurlent en chœur les plus téméraires.
- On veut en avoir pour notre argent !
Ah oui, j’ai oublié de vous préciser. Mais mes apparitions en public sont généralement payantes. J’assure également les animations de vos baptêmes, enterrements de vie de jeunes filles et bar-mitsva. Pour les chansons avinées en fin de repas, comptez un supplément de 1 000 à 1 500 euros (je sais, c’est un peu cher, mais c’est la crise et c’est à prendre ou à laisser).
Ondulations lascives de mon corps d’éphèbe. Sourire enjôleur tandis que d’un frétillement du biceps je me débarrasse de mon armure (c’est comme ça que j’appelle ma robe de chambre verte dans l’intimité, à cause des pompons sur l’épaule). La foule retient son souffle. Le blanc immaculé du tee-shirt officiel des Diablotintines éblouie les plus jeunes, les autres se contentant de s’évanouir ou d’entrer en autocombustion. On appelle les pompiers. Des ambulances sont appelées en renfort. On parle même de faire venir l’armée.
Bref.
Demi-tour dans un moonwalk maîtrisé (je peux bien le dire maintenant qu’il a été tué, Mickael Jackson m’a tout piqué). Clin d’œil appuyé. Sourire facial. Génuflexion du sourcil gauche. L’arcade sourcilière est en ébullition. Vous voyez, je ne lésine pas sur les effets spéciaux. Et rien que du naturel. Autre chose que Mylène Farmer au stade de France.
- Encore ! s’écrie Meg Ryan au premier rang.
Je lui lance un sourire mielleux.
Elle fond sur place.
Bon, pour ce qui est de la suite, vous comprendrez que je préfère la passer sous silence. Des enfants pourraient venir sur ce site et nous causer de graves ennuis judiciaires. Je préfère donc me taire et laisser votre imagination faire le reste. Appelez ça de la lâcheté si vous le voulez. Moi, je dis seulement que ça relève de la vie privée (en fait, je peux bien vous le dire, j’ai vendu l’exclusivité à Gala).
Laissez-moi maintenant.
S’il vous plaît, un peu de compréhension je...
Oui Meg, j’arrive. Quoi ? Julia a appelé ? Qu’est-ce qu’elle voulait ? Elle demande si elle pouvait amener une dizaine de copines avec elle ? Mais bien sûr voyons ! J’ai fait transformer la piscine du Penthouse en jacuzzi. Pour la chambre, on s’arrangera.
Quoi ? Vous êtes encore là vous ? Mais vous n’avez donc pas de maison ?
 Publié par les diablotintines - Une Fille - Mika - Zal - uusulu

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