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L'aventure de la prêtrise

Publié le 06 octobre 2009 par Fbruno

Le père John Williams est né à New haven, sur la côte est, aux USA. Il est diplôme de l'Académie de la Police Municipale et de l'Université de la Police en 1974. En août 1985, il est entré au Collège des saints Apôtres et au séminaire de Cromwell, dans le Connecticut, pour l'archidiocèse de Hartford. Il termina son séminaire en mai 1991 et fut ordonné le 6 septembre 1991.

10 septembre 2009. « Être prêtre à ce moment de l'histoire est une aventure. » aime dire le père John Williams, un prêtre diocésain qui est aussi membre de Regnum Christi.

« Les gens me demandent souvent comment est-ce d'être prêtre, et ma réponse est que c'est excitant et jamais ennuyeux. Il n'y a jamais deux journées identiques. »

Un prêtre a bien des casquettes

Le père John est curé de l'Église de l'Épiphanie, à Cheshire, dans le Connecticut, dans l'archidiocèse de Hartford, aux U.S.A. « En plus d'être curé, je suis directeur de l'éducation religieuse, directeur de la sécurité, gestionnaire, arbitre, faiseur de paix, sans compter les autres fonctions communes aux prêtres d'aujourd'hui. » dit-il. Quand il se lève le matin, il ne sait jamais quelle casquette il mettra le plus dans la journée, ou quelle aventure l'attend. Mais il sait qu'il sera totalement au service de son peuple. « Nous sommes avec les gens et devenons comme une extension de leur famille. Ils nous veulent avec eux dans la joie, à la naissance d'un enfant, à un baptême, un mariage … et aussi au cœur de leurs drames : problème de santé, de chômage, de décès et tous les cas au milieu. » Des crises peuvent se produire à tout moment, avec une personne qui va mourir et qui demande le sacrement des malades, ou avec un couple sur le point de divorcer qui vient le voir dans un dernier effort de réconciliation pour sauver leur mariage. Les gens viennent le voir dans les meilleurs moments comme dans les pires. Il doit être prêt dans tous les cas, prêt à les consoler, à les guider, à les conseiller, à leur enseigner, à les servir, et à les sauver. « Nous sommes comme des chapelains militaires sur un champ de bataille ! » s'amuse-t-il. Ancien officier de police et commandant d'une unité de l'OTAN, le père John sait d'expérience ce qu'il veut dire, avec cette comparaison.

Vers la fin des années 70, le Père John commandait une unité de l'Otan, stationnée en Italie. Il était dans la Navy comme sous-officier, et avait une mission dans les transmissions, au service de la sixième flotte U.S. et d'autres unités militaires de l'Otan. « C'était une époque trouble » se souvient le Père John. « Les brigades rouges étaient très actives et avaient kidnappé Aldo Moro, le premier ministre italien, puis l'avait assassiné » Il y avait des menaces terroristes réelles contre les commandants de l'Otan, ses personnels et subordonnés. « Cela faisait partie du travail quotidien » dit-il. Pour montrer leur appréciation, pour les services rendus, le Vatican invita les commandants de l'Otan à Rome pour participer, le 26 août 1978, à l'installation du Pape nouvellement élu, Jean Paul I. Malheureusement, le père John était de service ce jour là et ne put se rendre à cette invitation. « Un mois se passa, lorsque toutes les cloches d'Italie se mirent à sonner. Nous n'avions aucune idée de ce qui se passait. Nous apprîmes plus tard que le Pape était décédé. » Déterminé à ne pas manquer l'installation du prochain Pape, il se rendit à Rome avec un ami et se rendit à l'USO (Unité de Service et d'Organisation) et demanda s'il y avait des billets prévus pour les militaires. Mais comme la mort de Jean Paul I et l'élection de Jean Paul II s'étaient produits très vite, rien n'avait été prévu pour eux. Ils se rendirent donc à Saint-Pierre avec tout le monde. Comme ils se tenaient là, en dehors des colonnades à un point de police, un groupe d'élèves romains étaient en train de passer. Les enfants regardaient ces deux militaires et leur demandèrent pourquoi ils ne rentraient pas. A leur réponse, un enseignant leur offrit deux billets. « Et on est passé » se rappelle le père John. Ce jour d'octobre de 1978, lorsque le « n'ayez pas peur » retentit sur la place Saint Pierre et dans le monde entier, il commença à se dire que la prêtrise n'était peut-être pas si loin.

D'une vocation à l'autre, il fit le grand saut. Treize ans plus tard, le 6 septembre 1991, il fut ordonné à la prêtrise par son excellence Mgr. Peter Rosazza, archevêque de Hartford, dans le Connecticut.

Apporter le Christ aux marginaux

Avant sa précédente nomination dans le Cheshire, le père John était curé de la double paroisse de Saint Patrick et Saint Joseph, à Waterbury, également dans le Connecticut. Les deux paroisses urbaines étaient à quelques rues l'une de l'autre dans le quartier de Brooklyn. Brooklyn, à Waterbury, a un peu les mêmes caractéristiques que Brooklyn à New York. C'est un quartier dense, habité par des immigrants et des gens pauvres qui vivent dans des maisons ou des immeubles délaissés, à plusieurs familles. Les armes et la drogue ne sont pas inhabituelles. Les gens dans le besoin finissaient généralement au presbytère, et le personnel et les bénévoles de la paroisse aidaient, autant qu'ils le pouvaient. Parfois il s'agissait de donner de la nourriture, pour leur permettre d'attendre la fin du mois. D'autres fois, il s'agissait de remplir des formulaires administratifs que les gens ne comprenaient pas. Et souvent cela voulait dire écouter, accompagner et être disponible pour des gens qui ne pouvaient se tourner vers personne d'autre. « J'ai souvent fait remarquer à notre secrétaire que notre ministère était comme celui de Jésus qui s'occupait des marginaux, des pauvres, des malades, des lépreux, des collecteurs d'impôts et des prostituées … leur équivalents modernes étaient notre lot quotidien. »

Jésus rencontre son peuple

Il y a des moments où les prêtres sont face à des circonstances qui révèlent le désir de Jésus de rencontrer les gens qui ne viennent pas à lui … et sa puissance touche les cœurs, même au milieu de la jungle urbaine. Pour le Père John, une de ces circonstances se produisit un soir de Jeudi Saint, à Brooklyn, alors qu'il portait l'Eucharistie lors d'une procession entre ses deux paroisses de Saint Patrick et Saint Joseph. Après l'Eucharistie de la dernière Cène à Saint Patrick, la procession se mit en route avec les enfants de chœur en tête, le chœur et le Père John derrière eux, portant l'ostensoir et les gens suivaient derrière. Ils chantaient des psaumes, en marchant dans la rue. Habituellement, les jeudis soirs à Brooklyn, on se prépare au weekend. Les bars sont pleins et les rues sont animées. Mais ce jeudi là, tout était différent. « La scène était irréelle. Les gens sortaient de leurs immeubles en silence. Les clients des bars sortaient et se tenaient sur le trottoir avec une attitude de grand respect » raconte le père John. « Le trafic s'était arrêté, et comme Moïse traversant la Mer Rouge, nous avons traversé les croisements sans aucunes difficultés. ». « Quand nous sommes arrivés à Saint Joseph, une fois les bougies allumées et le Saint Sacrement exposé sur l'autel, l'Eglise était silencieuse et pleine de gens qui adoraient Notre Seigneur. Cette partie de la ville normalement bruyante et agitée était inhabituellement calme. Lorsque l'adoration fut terminée, les gens sont sortis et une aura de paix se poursuivit dans la nuit. La présence de Notre Seigneur était réelle dans Brooklyn » se souvient-il.

Jésus était sorti rencontrer son peuple

Une image vivante de Notre seigneur

Mais en plus des multiples tâches qu'il accomplit, le Père John observe que le prêtre est une image de Notre Seigneur lui-même. « Nous apportons Jésus dans leurs vies, sacramentalement et personnellement. Leur relation avec nous les aide à avoir une relation avec le Seigneur. C'est une grande joie et une grande responsabilité. Dans une paroisse, la vie d'un prêtre est faite de relations avec des personnes. Au milieu des activités incessantes de la journée, il est surprenant de découvrir ce que notre prêtrise signifie pour les gens, particulièrement les plus petits. » « Cela vous fait réfléchir lorsqu'un enfant vous salue, alors que vous sortez de l'Eglise, en vous disant “Au revoir Dieu” » dit, mi-sérieux mi-amusé, le Père John. Il explique que lorsque les parents enseignent à leurs enfants que l'Eglise est la “maison de Dieu”, les enfants en concluent logiquement que le prêtre est Dieu. Après tout, il entre et sort solennellement, porte une longue robe et s'assied dans une grande chaire face au peuple et joue le premier rôle à la messe. « J'ai eu le cas d'un enfant qui était très irrité parce que l'évêque s'était assis dans la chaire. Pour cet enfant, c'était la chaise du Père John et personne d'autre ne devait s'y asseoir. » « Pour les petits enfants, le prêtre est l'Eglise. C'est pourquoi notre responsabilité est si grande » dit-il.

Rien d'impossible

Et c'est pourquoi, pour le Père John, la prière est essentielle pour rester enraciné dans son identité de prêtre, et de ne pas se perdre dans cette myriade de tâches et de devoirs qui se pressent à sa porte quotidiennement. « L'assistance de Regnum Christi m'est précieuse pour conserver ma vie spirituelle équilibrée et pour que la nécessité de vivre ma mission dans la prière soit effective. Le soutien de la communauté des Légionnaires du Christ m'a été très utile dans ma prêtrise » dit-il. « L'exemple de saints prêtres est aussi très important, avec leur témoignage de foi, de courage et de proximité avec leur peuple. Pendant cette Année Sacerdotale, St Jean Vianney est certainement un héros » dit le père John. « Son chemin vers la prêtrise et sa prêtrise ne furent pas faciles. Mais sa foi profonde dans le seigneur lui permit de faire l'impossible. » Et cela, pour le père John, c'est un signe d'espérance. « Son exemple nous montre que pour Dieu, rien n'est impossible, y compris de travailler à travers des êtres humains fragiles comme des prêtres de paroisse. » « S'il vous plait, priez pour les prêtres » ajoute-t-il. « Nous avons besoin de votre soutien pour poursuivre notre mission d'apporter la Bonne Nouvelle à tous et dans le monde entier. »


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