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Une année pour retrouver le vrai sens du sacerdoce.

Publié le 17 décembre 2009 par Fbruno

le Père Guy Vandevelde, responsable des séminaristes du Diocèse aux armées, anime une chronique sur le site du diocèse aux armées.

Une année pour retrouver le vrai sens du sacerdoce. Une année d'emblée placée sous le signe de l'émerveillement et de l'action de grâce, mais aussi sous le signe de la conversion : pour nous remettre en face de ce don de Dieu qu'est le mystère du prêtre au sein de l'Église ; un an pour accueillir ce don de Dieu et prendre les moyens de l'accueillir en vérité. A l'occasion des initiatives d'approfondissement et de célébration, l'Eglise veut porter aux prêtres le message qu'elle les aime, les respecte, les admire : l'Eglise est fière d'eux et veut leur montrer qu'elle sait avoir absolument besoin d'eux.

Dans notre Eglise aux Armées, de jeunes hommes entendent cet appel et y répondent. Nous pourrons suivre dans cette rubrique les séminaristes du Diocèse aux Armées Françaises tout au long de l'année et faire mieux connaissance avec eux : Arnault Berrone, Guillaume Cario, David Colas, Pierre-Marie Crépin, Etienne d'Escrivan, Gilles Lherbier, Jérôme.

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Dans le sacerdoce, c'est Jésus qui se donne comme Tête de son Corps qui est l'Eglise ; il se donne à son Epouse comme l'Epoux qui lui partage tous les biens de la Rédemption et se l'associe dans son Culte et dans sa Mission. Le prêtre est donc revêtu de quelque chose qui ne lui appartient pas : il ne peut manipuler le ministère à sa guise, mais doit conformer toute sa vie à son identité sacerdotale profonde. L'année du sacerdoce devrait alors permettre de lutter contre le mouvement de sécularisation, en remontant le courant ; de réajuster ce qu'est vraiment le sacerdoce, le rôle du prêtre au sein des communautés chrétiennes, et sa mission authentique dans l'Église ; de retrouver, osons le mot, la sacralité du mystère du prêtre, et la Transcendance dont il est la manifestation visible et l'accès, dans la personne même de Jésus.

Comment ne pas être enthousiasmé dès maintenant par la dimension oecuménique significative de cette année du sacerdoce : avec Saint Jean Marie Vianney, patron de tous les prêtres du monde, elle englobera tous les prêtres réellement ordonnés, y compris donc les orthodoxes : car là où est célébrée la vraie Eucharistie, là aussi se trouve la vraie Église, et la Tradition apostolique et le véritable Sacerdoce, comme le rappelait une note de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi sur l'Eglise comme Communion (1992).

Le mot décisif sera peut-être celui de « médiateur », qui tend à être occulté dans les échanges entre catholiques, comme dans les réflexions théologiques. C'est pourtant la clef à la fois de l'analyse d'un certain nombre de dérives et du réajustement que les nombreux documents post-conciliaires sur le ministère et la vie des prêtres ont travaillé à susciter en notre temps. « Pris parmi les hommes, et chargé d'intervenir en faveur des hommes dans leurs relations avec Dieu », nous dit du Christ la Lettre aux Hébreux : c'est de cela que le prêtre est rendu ontologiquement participant par l'ordination sacrementelle : exerçant pour sa part, au bénéfice des fidèles, l'unique Médiation du Christ, puisqu'il agit non pas seulement au nom du Christ mais dans la personne même du Christ Tête et Chef, qu'il rend sacramentellement présent à son Eglise et au monde.

Nous avons un an pour prier avec les prêtres et pour les prêtres. Un an pour nous remettrre devant le témoignage de nos aînés : présenter quelques prêtres exemplaires ; retrouver des hommes et des prêtres qui soient véritablement des modèles d'inspiration, qui puissent donner et renouveler la conviction que le ministère sacerdotal est un ministère important et de grande valeur. Un an pour aller à la rencontre de nos prêtres tels qu'ils sont et là où ils sont dans l'Eglise d'aujourd'hui : goûter dans l'humble quotidien les plus beaux aspects de leur vocation ; contempler dans la diversité des tâches, des milieux, des ministères, des personnes, l'unité profonde du sacerdoce. Mosaïque de visages où resplendit la même substance, le même mystère, la même action au service de l'Église et de tous les hommes : les prêtres sont le signe de la présence aimante du Christ. Mais cette année est résolument tournée vers l'avenir. L'Eglise en attend de nombreux fruits et une stupéfiante fécondité. Il s'agit notamment de faire évoluer les mentalités, de dépasser les blocages, de changer les regards et les esprits. Les parents chrétiens doivent de nouveau envisager la prêtrise comme une possibilité d'engagement pour leurs enfants et ne pas hésiter à la leur proposer comme telle : si c'est le cas, la recevoir au sein de leur famille parmi leurs garçons, comme un magnifique don de Dieu. Alors que la vie religieuse est dans le prolongement libre de la vie baptismale qui s'approfondit en une consécration nouvelle, il ne peut y avoir de vocations de prêtres que si l'Église appelle pour une nouveauté radicale : elle veut le faire visiblement pendant cette année sacerdotale, non seulement par sa Hiérarchie, mais aussi par l'attitude renouvelée des communautés chrétiennes et des fidèles envers le sacerdoce.

Bonne Année à tous. En union de prière et d'action de grâce. Mise à jour mensuelle. Ne manquez pas de nous retrouver souvent.

Guy Vandevelde Aumônier du Val de Grâce

Responsable des Séminaristes du DAF


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