Magazine Journal intime

Non

Publié le 08 avril 2010 par Didier T.

Comme chacun sait, parce que je n'en ai pas honte, et parce que j'aime assez le goût insolent de la vérité, ma vie sexuelle ressemble à un électrocardiogramme plat.Je pourrais pérorer et dire que c'est un choix. Or c'est un choix oui et non. Oui, je choisis de ne pas ouvrir les profondeurs de mon corps à un type (ou une fille) dont je ne connais pas bien la propreté. Les microbes, non merci. En même temps, comme tout un chacun, j'aimerais bien plus d'affection et plus de lubricité dans ma vie monacale.Même mon père, pourtant les pères disent à leur fille de faire attention au sexe des garçons, se demande comment je fais pour vivre ainsi. En même temps, il sait très bien, que je ne décide pas des choses de ma vie en fonction de ses avis ou desiderata.Le sexe, concrètement, est éloigné de mes préoccupations (notez quand même que je m'épile régulièrement car on ne sait jamais) et pourtant, je ne suis pas prude, la pornographie ne me rebute pas. Enfin, pas toujours.Je mets de temps à autre ici pour illustrer mes posts des photographies de Larry Clark, j'aime cet artiste, dont le recueil Tulsa, est un véritable chef d'oeuvre, cru, dérangeant et beau.J'aime certaines images pornographiques, mais je n'écris pas sur le sexe comme nombre d'écrivains un peu pathétiques (vous avez déjà essayé la pornographie selon Christophe Ono Dit Biot ?) , je ne prends pas de photographies de moi-même à poils comme la bloggueuse Dahlia...et je ne cautionne pas, jamais, l'abattage de filles de l'Est de Pierre Woodman.Sur le blog de Wrah, que j'aime lire de temps à autre, il y a un post sur Alexandra Geyser dont je règle le cas de la plume en copiant-collant le début de sa nouvelle "A tombeau ouvert"pour la revue Bordel n°10, qui porte décidément bien son nom Imposteur, Je lui ai demandé si elle se sentait à la hauteur de mes attentes, sa main s'est contentée de jouer les serres laquées en arrachant la liasse de billets soumise dans la mienne. Ça suffisait, comme réponse - peut-être même qu'aucun acquiescement n'aurait su se montrer aussi efficace ; là, ce geste sec, définitif, parlait de lui-même et en disait long sur l'acier trempé au fond duquel baignaient ses nerfs. Si quelqu'un comprend quelque chose à cette phrase d'accroche qu'il m'explique. Donc la polémique d' il y a quelques jours sur le blog de Wrath était cette blonde mignonnette a t-elle été pistonnée pour être éditée ? Au début dans cette histoire, on tourne autour du pot, elle fréquente Beigbeder, elle fréquente Million qui l'a repérée grâce à son blog patati patata...puis vient le cas de son père, Pierre Woodman donc, qui va chercher des jeunes filles pauvres à l'Est, pour les faire tourner dans des films porno à destination des gens d'Europe de l'Ouest qui n'ont pas de vie sexuelle satisfaisante. Tout ceci en échange d'un peu de cash. Dans ces films très caractéristiques, on enlève à ces jeunes filles pauvres toute humanité, elles ne sont que des morceaux de viande dont on remplit les trous. Bien sûr, bien sûr, on ne doit pas, c'est mal, associer le travail de cette jeune fille à celui de son père ; on ferait des amalgames, ce serait dégueulasse, il faut être plus intelligent que cela et lui laisser sa chance et une place dans la littérature. Dans un autre post, j'avais parlé de la mort de Marie-Dominique Arrighi, journaliste de Libération, qui tenait un blog sur sa vie avec le cancer. Quand on reprend sa biographie, elle a eu des histoires de famille compliquées, notamment avec un père qui fréquentait de près ou de loin le FN. Entière, courageuse, totale, elle a coupé les ponts et écrit sa rage dans Libération. Alexandra Geyser écrit des nouvelles avec du cul et accompagne son père lui même accompagné de bimbos au festival de Cannes.Parfois, je crois, il faut savoir dire non, surtout quand on est une fille, ça nous sortirait de la niaiserie.


Retour à La Une de Logo Paperblog

Magazine