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Comment un ventre peut il enfler autant, pauvre squelette...

Publié le 14 septembre 2011 par M.
Comment un ventre peut il enfler autant, pauvre squelette impie qu'il entraîne en avant, et qui trébuche, des blessures d'amour-propre plein les replis qu'on dissimule. Prends ce dictionnaire, tu vois ici il est écrit qu'un corps peut gonfler sous la pression sordide des émotions qui s'entassent sous la peau, genre, quand tu ne sais pas où les jeter de peur de blesser quelqu'un. Dis, est ce que je t'ai déjà parlé de mes rapports mesquins avec la viande dans laquelle mes ongles s'enfoncent... Il faut rage et passion, il faut de l'explosion, du meurtre, du sauvage, mon ventre grogne c'est la famine, c'est lui le coupable et il brûle, il tremble, vite, mettez n'importe quoi dans ma vie et faites moi belle, les stores relevés annoncent tant de ravages. A la tombée de la nuit il ne reste qu'une seule question : dans quelle peau crois-tu que je vais me glisser, celle du tueur, celle du tué, du sacrifié sur l'autel des amours injustes ? Ne le prends pas mal, mais faut jamais toucher au ventre, c'est encore trop tendre et trop vulnérable quand on se rappelle les yeux misérables et porcins de l'animal gisant sur le bas côté, celui dont j'ai tranché la panse. J'étais ce boucher à qui on a dit : faites moi belle.

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