Il y a eu plusieurs versions de ce titre, j'admets avoir choisi celui qui m'a semblé le plus aguicheur. Je passe beaucoup de temps à essayer de raccourcir des titres, des phrases et des paragraphes. Au début, on croit qu'il s'agit d'essayer d'enlever tout ce qui ne sert à rien. La vérité est que cela consiste à tenter de concentrer tout le sens dans ce qu'il y aurait de plus concis, de plus incisif. Les choses marqueraient mieux les esprits ainsi et c'est une piste pour éviter de perdre l'interlocuteur. Lorsque vous devez faire une conférence de 20 minutes, cela devient même une obligation afin de réussir à caser vos pensées en si peu de temps.
Nous sommes dimanche 7 janvier, il est 20:55 à l'heure où je tape ces mots sur mon clavier. Je n'ai pas travaillé une seule minute de tout le week-end et j'en suis très fière. Fière parce que c'est généralement difficile pour moi de ne pas m'occuper du travail. Cette semaine, j'ai eu beaucoup de mal à dormir cette nuit à cause d'une forme de suractivité cérébrale que je ne saurai pas nommer autrement. J'ai une bonne excuse. Je dispose d'un projet secret incroyable et très prenant, qui va engager très longtemps aussi. Ma difficulté est aussi de rester concentrer sur une chose à la fois alors que je me fais du soucis pour tout ce que je ne suis pas en train de faire. La dernière année passée m'a permise de tester quelques modèles d'organisation qui ont été très salvateurs pour moi. Je pensais que j'exagérais en écrivant mon titre, mais c'est finalement assez vrai. Je pense que je suis bien plus heureuse aujourd'hui en planifiant mieux.
Laisser son cerveau partir ailleurs.
C'est très factuel, j'aime faire plusieurs choses à la fois. J'aime m'occuper du premier essai d'un tirage de linogravure pendant la cuisson d'une partie du chou farci tout en prévoyant l'heure à laquelle je devrais passer l'aspirateur. C'est ainsi et cette gymnatique me plaît. Certes, elle peut être relativement usante, mais chez moi c'est comme un peu. C'est le puzzle de comment optimiser mon temps tout en faisant bien les choses. Le chou farci était très bon et je suis contente de ma production en linogravure aujourd'hui.
Finalement j'ai accepté que cette manière que j'ai de sauter d'un sujet à un autre pouvait aussi être une qualité. Il n'est pas rare que je tombe ainsi dans un tunnel agréable de productivité (de flow) où j'avance quelque chose. La satisfaction que j'en retire est importante et ce serait bien dommage de se restreindre à une activité où l'on avance pas, pour le seul principe de faire une seule chose à la fois et l'une à la suite de l'autre.
Embrasser le fait d'avoir plusieurs vies.
Je ne parle pas des 9 vies du chat, parce qu'elle implique qu'il faudrait mourir pour profiter de sa vie suivante. C'est peut-être pour cela que Taylor Swift parle du décès de la précédente Taylor dans " Look what you made me do ", elle qui aime tant les chats.
Une grande partie de mon anxiété et frustration de jeunesse, je le réalise depuis quelques jours (oui), provient du fait que j'étais persuadée que je devais ne choisir qu'une seule vie. Récemment, j'ai été interrogée sur la nature de mes intérêts spécifiques, ou si j'en avais. J'étais très gênée parce que j'ai l'impression de m'intéresser à énormément de choses et à chaque fois de façon presque obsessionnelle. Comment était-ce possible pour moi de lister toutes les choses qui concrètement remplissent la pièce dans laquelle je me trouve actuellement et qui occupent mon esprit pendant de longues heures toute la journée ? Et puis, c'est difficile aussi parce que je n'avais pas envie d'avoir l'air de me vanter de faire plein de choses. Peut-être fallait-il que sur ces deux heures d'entretien, que j'accepte de me forcer à communiquer des choses qui me mettaient mal à l'aise, par le seul fait de les évoquer ? Je déteste l'exercice de me présenter, je trouve cela épuisant.
Aujourd'hui, que pourrais-je dire ? Que j'ai une entreprise de content marketing ? Il faudrait alors se plonger dans l'explication de ce qu'est le content marketing, ai-je envie de cela ? Surtout lorsqu'il faut que je présente le fait que je ne fabrique pas de sites Web, ce qui est très important pour moi car c'est vrai et que je pense que c'est vraiment non représentatif de mon travail. Cela m'ennuie de laisser croire quelque chose de faux.
Quand j'étais en fac de lettres, j'adorais vraiment mes sujets d'études. Mais je me rappelle aussi d'une nuit où j'étais prise de terreur à l'idée de ne pas consacrer beaucoup de temps dans le reste de ma vie à des activités créatives comme le dessin ou la peinture. Puis un jour, je me suis mise en tête que je voulais être photographe. Mais cela m'était intolérable aussi de n'être que cela. Je me pensais indécise et capricieuse car je n'étais pas capable de choisir une seule vie, une seule carrière ou une seule passion. Alors, peut-être que oui, suis-je plus lente dans ma progression de ces domaines. Parce que de fait, je ne consacre pas tout mon emploi du temps à une seule aspiration. Mais c'est ainsi que j'ai trouvé un équilibre.
Planifier pour mieux respirer.
Je vous ai déjà parlé ici du fait que j'avais dorénavant une journée bloquée pour les projets qui étaient du développement d'Assonance ou du side projet (souvent utile à Assonance d'ailleurs). C'est grâce à cela que j'ai pu faire autant de choses l'an dernier et c'est de cette manière, je pense, que nous avons pu acquérir une situation plutôt satisfaisante si on tient compte de la conjoncture économique ainsi que de ce qui anime notre secteur d'activité aujourd'hui.
J'ai l'impression, pas d'avoir le temps de tout faire, mais de mieux respirer dans mon emploi du temps. La chose qui m'a vraiment été utile est de ne pas hésiter à repousser une échéance ou une tâche. Je sais que l'on dit qu'il ne faut pas repousser sans cesse les choses au lendemain, mais voyons le autrement : une journée n'est faite que de 24 heures. Il faut compter le temps de sommeil nécessaire, les repas et un peu d'activités agréables pour être en forme. Voilà, finalement on a un nombre d'heures limitées dans la journée pour faire le reste. Avons-nous assez d'énergie pour sacrifier le sommeil ou les repas ? Certes, cela peut être tendance pour une certaine partie de la population de dire qu'on se donne corps et âme à ses projets. C'est même valorisant pour certains, de faire partie des personnes qui se tuent à la tâche, il y a un, côté stakhanoviste mélangé à du capitalisme.
J'arrive dorénavant à faire un peu de temps, plutôt sérieusement et sans spécifiquement m'épuiser. Je ne compte pas les 3 dernières semaines de décembre. Elles étaient horribles. Mais c'est la saisonnalité du travail qui veut ça. Il va falloir que je profite bien des 11 mois qui me restent avant décembre prochain.
En attendant, j'ajoute à mon planning le sport en le considérant comme faisant partie de mon travail pour rester en forme. Parce que malheureusement, j'ai bien remarqué que j'étais toujours mieux motivée quand il s'agissait de faire quelque chose pour le travail.
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble