amours chiennes
Depuis sa sortie, ce film cumula les bonnes critiques et les prix dans divers festivals internationaux, pour rapidement obtenir le statu de film culte.
Il offra une carrière américaine à son réalisateur, et une carrière internationale à l’un de ses acteurs, Gael Garcia Bernal.
Comme avec toute grande oeuvre, je me souviens de la première fois que je vis ce film une nuit d’insomnie sur Arte.
J’avais pris le film en cours de route, sans avoir vu le générique.
Les yeux rouges et la tête vide, je me trouvais d’un coup catapulté dans l’enfer des combats de chiens clandestins.
Je hurlais intérieurement, n’ayant pas compris de suite qu’il s’agissait d’un film, et pensant avoir à faire à un documentaire.
Mais quelque chose me retint de casser ma télé. Quelque chose d’intrigant me força à continuer de regarder.
Et 2h00 plus tard, quand le générique de fin fit son apparition, je restais hagard et bouleversé…
Ce film se déroule à Mexico, il est intéressant de voir un peu la vie au quotidien dans cette ville, où les plus riches côtoient les plus démunis, dans un mélange de mondes où chacun se croise sans jamais se mélanger.
Amours Chiennes met en scène des hommes, et leurs chiens. Les chiens sont le fil rouge de chaque histoire. Ils cristallisent les espoirs de leurs maîtres, espoirs d’une vie meilleure, et accompagnent aussi leurs maîtres dans les trajectoires souvent descendantes de leurs vies.
Il s’agit d’un film très dur.
Concernant les acteurs, rien à dire. Là encore il s’agit d’acteurs Mexicains, pour la plupart inconnus, mais qui jouent à la perfection.
Aucun des personnages n’est bon. Je dis çà, mais il ne s’agit pas de salauds, non. Plutôt des gens “normaux” comme vous et moi, avec leur part d’arrivisme, d’égoïsme et de lâcheté, mais aussi avec l’espoir d’une vie meilleur.
Il s’agit du premier film du réalisateur Mexicain Alejandro González Inárritu, passé à l’ennemi depuis (Holywood).
La particularité d’Amours Chiennes, c’est d’abord la forme de sa narration, qui inspira ensuite d’autres réalisateurs (comme Paul Haggis et son très bon “Collision”).
Dans Amours Chiennes, vous allez suivre le destin de plusieurs personnes, qui ne se connaissent pas, qui viennent de milieux différents, et qui ne se croiseront que vaguement dans le film.
La narration donc, est faites de flash back, qui viennent un peu dans tous les sens au début, puis qui vont s’assembler au fur et à mesure que vous en apprendrez plus sur chacun des personnages.
Alejandro González Inárritu a fait quelque chose de vraiment énorme, et plus on revoit Amours Chiennes, plus on est admiratif du travail de montage et de l’intélligence de ce réalisateur.
A souligner aussi,c’est la maitrise de la réalisation.
Il n’y a que peu de scènes dites d’action dans ce film, mais la scène, par exemple, de l’accident de voiture, est hallucinante.
Nous avons l’habitude de voir à longueur de films des tonnes de cascades, des centaines de véhicules qui volent et explosent, là, il s’agit d’un banal accident de voiture, pourtant, c’est tellement maitrisé que vous vous souviendrez longtemps de la violence de cette scène (scène que vous verrez sous plusieurs angles, suivant le personnage que vous suivez), et Alejandro González Inárritu prouve ainsi que le cinéma Mexicain n’a rien a envier aux moyens d’Holywwod, et que technniquement, le cinéma Mexicain n’est pas un cinéma “tiers-mondiste”.
Bon vous l’aurez compris, pour ceux qui ne l’auraient pas vu, je vous le conseille plus que vivement…