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Bob Dylan à l'escale

Publié le 12 avril 2009 par Jlk


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Bob Dylan bientôt à Genève. Concert le 20 avril à l'Arena. La bio référentielle de François Bon vient d'être réédité en poche.
Je n’en finirais pas d’écouter Desolation Row ou Balad of a thin Man, et je n’ai pas été étonné, à la fin du livre qu’il lui consacre, d’apprendre que François Bon a failli l’intituler Solitude de Bob Dylan, car c’est exactement le sentiment qui se dégage de cette ample et belle chronique pleine d’observations sur les outils et le travail, les emmerdements aussi que signifie la vie d’artiste et célèbre, riche à millions et bientôt harcelé au point de trouver parfois des gens au pied de son lit à le regarder dormir, ou dans son lit entrés Dieu sait sûrement pas comment : c’est cette solitude, ce travail secret, cette obsession de tous les jours et de tous les instants, cette musique et ces mots, ces espèces de tableaux venus on ne sait comment et se raccrochant à ce qu’il y avait avant, bribes de folk et de country, bribes de chants de pionniers et de prisonniers, bribes de Woodie Guthrie et de Johnny Cash et de Dylan Thomas peut-être et de Rimbaud et de Ginsberg et tout cela travaillé au corps et traîné de ville en ville et de nuits en nuits, d'une guitare l'autre, pendant que le temps passait et déversait ses nouvelles images comme un bar nocturne de Hopper se rempliraitt soudain de Barbie’s d’aujourd’hui, Paris Hilton en tête et tout l’horrible barnum people - mais tout est recyclable pour ces poètes d’Amérique, don’t you think so Mister Carver, ist est nicht wahr Herr Bukowski ? En tout cas, en lisant maintenant les Chronicles de Bob Dylan, sur le conseil là encore de ce bon Monsieur Bon, je découvre une vraie poésie faite d’une matière supposée anti-poétique au possible, à savoir (entre autres) sa vie de figure culte voire cultissime, pour jacter comme à la star ac', dont il parvient à parler en artiste, comme Buk parle d’une lumière dans son foutoir ou comme Carver raconte sa dernière rivière.
François Bon parle bien de ce qui, de Dylan, le dépasse. Il voit le type de dos et lui laisse son mystère et sa solitude, sans enjoliver le personnage. L’art est une espèce de danse avec les choses, et le mérite de Bon est aussi de parler simplement de ça, boutique et compagnie, comme Dylan dans ses Chronicles parle simplement de n’importe quoi avec ses mots et leur étrange bourdonnement d’étain. Je ne sais fichtre pas à quoi peu bien ressembler un bourdonnement d’étain, mais c’est l’impression que me fait une page de ces chroniques plombées par une lumière qui n’est pas celle du plomb mais celle de l’étain…
Boby Dylan. Chronicles, Volume one. Pocket Books.


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