Il y a quelques jours, le FBI a démantelé un des plus importants réseaux d’agents russes, 11 personnes infiltrées vivant comme « Monsieur-tout-le-monde » et qui pourtant avaient pénétré des cercles de pouvoir à Washington. Ce beau succès du FBI est aussi un révélateur (comme le dit justement Claude MONIQUET dans son édito) que la Russie d’aujourd’hui, dans bien des domaines, n’est que la continuation de l’ancienne Union soviétique. Il est vrai qu’on n’entre pas au KGB comme Vladimir POUTINE l’ fait pour le quitter une fois qu’on est au pouvoir… Que du contraire !
Quand on comprend cela, on saisit mieux les fréquentes louanges du Président MEDVEDEV adressées à OBAMA, ainsi que leur « entente parfaite » récemment scellée autour d’un hamburger. L’aveuglement de l’administration démocrate vis-à-vis du danger que la Russie de Poutine fait planer sur le monde est impressionnant. Elle reste persuadée de pouvoir amadouer l’ours russe en le considérant comme un partenaire pour résoudre les problèmes du monde. La preuve de leur double-jeu est souvent apportée par les lenteurs et les hésitations de la Russie à condamner le programme nucléaire des ayatollahs. Car quand elle décide finalement de voter des sanctions, celles-ci sont tellement légères que nul ne devrait être dupe. L’empressement d’Obama à minimiser l’arrestation des espions afin de ne pas compliquer les relations bilatérales RUSSIE-USA a certainement réjoui le tandem Poutine-Medvedev. Ils ont vraiment carte blanche pour briser les quelques démocrates russes qui luttent encore contre leur pouvoir tout puissant ou pour « nettoyer » le Caucase à leur guise. Le KGB qui avait subi la chute du communisme il y a 20 ans doit réellement adorer la faiblesse dont les Américains dont preuve aujourd’hui !
Ce haut fait du FBI laisse imaginer le nombre et l’étendue de la pénétration d’agents russes/soviétiques dans le monde occidental. Surtout qu’avec les milliards de dollars de revenus du gaz qu’ils engrangent chaque année, ils ont le temps de voir venir.
Partout leur cause avance : la France qui a accepté de leur vendre des navires de guerre a proclamé l’année de la Russie ; les présidents polonais et ukrainien qui leur étaient hostiles ne sont plus au pouvoir ; ils peuvent consolider leur alliance avec le « gentil » Hugo Chavez en lui livrant toutes les armes qu’il veut ; ils peuvent avancer leur pion dans le très stratégique état du Kirghizstan, voisin de l’Afghanistan, etc.
Dans tout ça, je garde une certaine sympathie pour le bouillonnant président Mikhaïl SAAKACHVILI qui avait osé affronter l’ogre russe. La Géorgie toute entière le paye aujourd’hui encore au prix fort. Et ce n’est pas la déclaration de ce matin d’Hillary Clinton qui rappelle « le soutien indéfectible des USA envers la Géorgie » qui changera la dynamique russe.
Combien de journalistes tués, d’opposants empoisonnés, de patrons incarcérés, de villages « rebelles » rasés ou d’espions arrêtés faudra-t-il pour mettre un terme à tout ça ?