Annoncée hier, la libération de Roman POLANSKI est vraiment un très mauvais signal lancé par la justice suisse. C’est comme la justice avait décidé elle-même de juger cette affaire en prétendant que « peut-être il avait déjà purgé la totalité de sa peine » et ensuite en lui rendant sa pleine liberté. C’est aussi une gifle envoyée à la face de l’administration OBAMA qui n’aura donc pas réussi à convaincre dans ce dossier. Dans un autre dossier, l’Etat libyen a lui réussi à se faire respecter des Suisses…
Plus écœurant encore, c’est cette vague d’autosatisfaction venue des artistes, du monde du spectacle et du Ministre français de la Culture (l’ancien et l’actuel). On peut même s’attendre à voir une fête célébrée en l’honneur de POLANSKI pour avoir su échapper à ses « bourreaux » ! A croire qu’ils en ont oublié de quel crime on l’accuse !
De nouveau ils vont user et abuser de leurs deux seuls arguments : « La victime a retiré sa plainte » et « Ce sont des faits vieux de plus de 30 ans ».
Impensable d’accorder la prescription à un tel crime surtout si le suspect a avoué son crime et est en cavale. Ca ne tient pas.
Et pour la plainte retirée ; mais que font-ils du Ministère public ? Doit-on accepter de laisser tomber un dossier pénal parce qu’une victime, mineure au moment des faits, se rétracte par la suite? N’imaginent-ils pas que cette rétractation peut être le fruit de pressions de toutes sortes (financière notamment) ? En clair, seraient-ils maintenant favorables à une privatisation de la justice ? Que les crimes et délits fassent l’objet d’une négociation entre la victime et son agresseur, sans qua le Ministère public ne s’implique? Si tel est le cas, j’aurais voulu entendre leurs commentaires si un parent de la mineure abusée avait décidé de se faire justice soi-même en s’en prenant directement au bourreau de sa fille.
Personne ne devrait se réjouir que le viol d’une mineure de 13 ans ne soit pas jugé. C’est tout simplement de l’impunité. Mais les partisans de POLANSKI le savent ; au fond d’eux-mêmes ce n’est pas le crime qu’ils défendent, ils défendent l’homme tout en faisant fi de son acte. Mais le talent n’excuse pas tout et ne permet pas tout.
Ce n’est pas ce que pensent les Bernard Henri LEVY, Frédéric MITTERAND, Jack LANG, et une grande partie des artistes d’HOLLYWOOD, qui au nom de sa brillante carrière et de ce qu’il représente, sont prompts à tout lui pardonner parce qu’il est l’un des leurs, parce qu’au fond, ce qu’il a fait n’est pas si choquant pour ceux qui dans ces années-là donnaient libre cours à leurs phantasmes les plus pervers, surfant sur cette vague permissive des années 70’.
Si elle n’évolue plus judiciairement, la morale de cette histoire restera cinglante. L’homme riche, talentueux, ami des stars et des ministres échappe à la justice, là où le commun des mortels aurait payé durement pour le même crime.
Si donc vous n’êtes pas riche, ni talentueux et que vous n’avez pas d’amis parmi les stars et les ministres, faites bien attention !