Comme un signe, je suis rentré à Paris lundi venant de plusieurs semaines de mission en Afrique. A l’indolence africaine, souvent préjudiciable aux affaires, je suis passé directement à l’absurdité des conflits sociaux en France. Et pourtant cette réforme du système de retraite, qui est le prétexte de tout cela, semble tellement évidente pour tous ceux qui suivent la démographie et connaissent l’état calamiteux des finances publiques, exsangues après des décennies du règne destructeur de l’Etat-Providence. La constitutionnalité du droit de grève et celle du droit de manifester devraient être remises en cause quand ceux-ci ne sont que des prétextes pour certaines catégories de la population idéologiquement formatées à refuser tout changement.
La bêtise de ces jeunes adolescents qui manifestent sans comprendre (si ce n’est juste pour sécher les cours) et qui s’enferment si jeunes dans une logique de droits acquis comme s’ils étaient des travailleurs du 19ème siècle. Mais eux qui grandissent à l’heure de Google, de Facebook, et de la mondialisation qui permet de saisir des opportunités sur tous les continents, devraient davantage se concentrer sur ceux qu’ils produiront, sur ce qu’ils pourront réaliser durant leur vie active que de désespérer aussi jeune pour une retraite qu’ils ne toucheront qu’après 2050.
L’irresponsabilité des leaders syndicaux et des leaders de l’opposition dite de gouvernement. Certains syndicats qui en arrivent à décréter que même si la loi est votée par le Parlement, ils la refuseront. Le temps des discussions a eu lieu pendant des années sur ce sujet, aujourd’hui que le texte en est débat et bientôt inscrit au vote au Sénat après l’avoir été à l’Assemblée Nationale, des leaders responsables devraient se contenter de faire pression sur les parlementaires et éventuellement appeler à une sanction lors des prochains scrutins électoraux. Mais contester la force de loi républicaine est irresponsable et dangereux et devraient être traité plus durement.
La lâcheté des Socialistes français est quant à elle bien connue ; ils n’ont jamais osé réformer le système des retraites et n’ont pas d’idée alternative crédible. Les seuls qui osent admettre des vertus à la réforme du gouvernement, se voient recadrés rapidement par les plus gauchistes de leur parti. De façon générale l’Etat du PS sur ce dossier préfigure déjà de ce que serait la France si les Socialistes reviennent au pouvoir en 2012 !
Ma colère de voir des casseurs agir quasi impunément, attendant la moindre « bavure » de la police pour ensuite se plaindre que le pouvoir refuse de les entendre.
Ma double colère de voir les files immenses de voitures dans les stations essence, qu’en plus de la crise, il faut aussi maintenant réfléchir à où prendre de l’essence, à comment se rendre travail si l’on prend des transports en commun, etc. A l’heure où j’écris ces lignes, j’apprends que Sarkozy va (enfin !) mettre fin au blocage des dépôts de carburants. Il était plus que temps ! Dire qu’en 2010, certains trouvent encore logique de bloquer tout un pays, tout une économie pour préserver leurs intérêts particuliers !
Finalement, les seuls qui sont fidèles à eux-mêmes, ce sont les Marxistes-Léninistes et autres révolutionnaires d’Extrême Gauche qui voient dans l’économie bloquée, dans les grèves à répétitions et dans les destructions des biens d’autrui, une préfiguration du « grand soir » qu’ils espèrent de leurs vœux.
(*) C’est cette chienlit que De Gaulle et Pompidou décrivaient durant les émeutes de 1968. Quand on sait que plus de 40ans après, la France souffre toujours de cette mentalité « 68arde », la pire des choses pour la France de 2010, serait d’accepter que la tension sociale actuelle perdure ; ou pire, de retirer la réforme pour calmer la rue. Car au fond, entre les tenants de la vérité et de la légalité et ceux qui prônent la révolution, s’accommodent de la chienlit, il y a une lutte que le gouvernement ne doit perdre !