Décidément, on ne peut rien dire aux juges français. La majorité des citoyens constatent pourtant la grande mansuétude avec laquelle ils jugent les crimes les plus horribles. Les violeurs en série, les braqueurs, les jeunes casseurs qui œuvrent en bandes sont souvent jugés avec trop de douceur et on les laisse souvent sortir de prison trop tôt.
Sur tous les plateaux de télévision, les Juges et leurs acolytes invoquent sans cesse « le manque de moyens » pour rendre une justice valable. Ils ne s’appesantissent pas sur le fond du problème, qui est l’idéologie dominante qui les guide. En grande majorité de gauche, ils se croient investi non pas de la simple responsabilité de juger les crimes et délits en fonction des codes, mais ils pensent davantage avoir un rôle d’éducation des criminels. C’est pourquoi le politique a raison de leur imposer des « peines planchers », de compliquer leur faculté à libérer trop vite les coupables et de vouloir la multiplication de jurés populaires.
Par moments, je me demande si les juges se rendent compte des dégâts causés par les actes de violence qui se multiplient. Que ça soit le cas du jeune DJ antillais qui a été tabassé à mort le soir du 31 décembre 2010, pour avoir refusé à des voyous l’accès à sa fête ; ou de ce bijoutier poignardé à mort la semaine dernière pour un maigre butin ; ou de la jeune Laëtitia qui a eu le malheur de croiser le chemin d’un criminel sexuel et dont on a retrouvé le corps démembré : hormis la justice à rendre à la personne tuée, que fait-on du traumatisme de la famille ? des amis ? de ceux qui ont parfois assisté aux faits ?
Même les délits qui passent pour mineurs aux yeux de la loi, cracher sur un passant, gifler un inconnu, vol avec violence d’un GSM ; participent à ce sentiment d’insécurité ou l’on se dit que finalement ce sont les voyous qui ont la belle vie. Chaque crime ou délit cause des dégâts quasi irrémédiables à de nombreuses personnes, et ça ne doit pas continuer ainsi. A l’heure où la peine de mort est définitivement abolie, que la légitime défense est très encadrée, que les patrouilles ou les groupes de défense citoyens sont proscrits et que la loi interdit de prévenir les habitants de l’arrivée dans leur voisinage d’un violeur en série ; nous les citoyens ne pouvons uniquement compter sur le système judiciaire pour nous protéger. Et ça n’est pas rassurant !
Les mêmes juges qui sont d’une sévérité extrême envers par exemple les délinquants de la route (essayez d’enfreindre le code de la route et vous risquez une interpellation identique à celle d’un braqueur multirécidiviste), sont toujours très disposés à comprendre le criminel en invoquant leur histoire familiale, la discrimination dont ils auraient été victimes, leur précarité sociale,… En agissant ainsi, ils ne rendent même pas service aux coupables. Car une bonne punition peut aider un jeune en errance à se ressaisir. Dans ce contexte, il ne servira à rien de donner plus de moyens à ces juges !
Je suis favorable à augmenter le budget de la chaîne judiciaire dans son ensemble pour mieux récompenser les policiers et gendarmes qui risquent leur vie quotidiennement pour faire respecter l’ordre, pour construire de nouvelles prisons ou pour améliorer les prisons actuelles (afin qu’on invoque plus l’état des prisons ou le manque de places comme argument pour ne pas incarcérer les criminels), pour installer partout sur la voie publique des caméras surveillance, pour étendre les fichiers génétiques, pour multiplier les bracelets électroniques pour ceux qui ont une peine avec sursis ou qui bénéficient d’une libération provisoire... Bref, pour rendre la vie dure aux criminels et aux délinquants !
Mais on n’est bien loin de cet état d’esprit. Aujourd’hui les juges sont en grève parce qu’ils refusent la moindre critique de leurs actions. Voudraient-ils qu’on organise un referendum populaire pour entendre ce que les gens pensent d’eux ?
Finalement, on constate que la démocratie française n’est pas aboutie. Tous les pouvoirs rendent régulièrement des comptes au peuple, à l’exception du pouvoir judiciaire. L’indépendance des Juges vis-à-vis des autres pouvoirs ne veut pas dire qu’ils sont irresponsables. La possibilité de critiquer le pouvoir est une garantie démocratique essentielle, il faut d’urgence trouver un moyen convenable pour que ceux qui rendent des décisions affectant la vie de tous soient aussi responsables quand ils commettent des fautes ou des erreurs.