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La lecon du 9 avril

Publié le 09 avril 2011 par Neoafricain

LA LECON DU 9 AVRIL

Il y a huit ans, Bagdad tombait sous le contrôle des forces de la coalition dirigée par les Américains. Cet évènement fut remarquablement symbolisé par le déboulonnement de la statue géante de Saddam Hussein.

L’opération « IRAQI FREEDOM » qui avait débutée 20 jours plus tôt, fut une formidable réussite militaire. Les forces aériennes, maritimes et terrestres ont agit de concert pour rapidement faire chuter le régime du Raïs Irakien dans un pays presqu’aussi grand que la France. La gestion de cette victoire restera sujette à discussion, mais son efficacité militaire est reconnue par tous. Cette opération avait un objectif clair et affiché, et les hommes politiques qui l’avaient conçue étaient profondément résolus à la mener à son terme. Malgré les pressions politiques et diplomatiques de ceux qui face à la barbarie, hésitent à prendre des risques et préfèrent le statut quo.

C’est exactement ce qui manque aux opérations qui sont en cours en Libye et en Côte d’Ivoire. Dans un précédent post, j’avais déjà lié les deux situations, voyant un parallèle évident entre les deux autocrates (Gbagbo et Kadhafi) et entre les deux aspirants (le Président OUATTARA et le Conseil National de Transition), qui ont le mérite de vouloir instaurer la démocratie dans leur pays respectif.

Dans les deux cas la France fut à l’initiative, et Sarkozy a du mérite pour cela. La première phase de ces deux conflits fut remarquable : soutien diplomatique et politique, victoires militaires éclatantes et démissions en cascades de hauts responsables du pouvoir dictatorial qui conduisent les tyrans à se réfugier dans leurs bunkers. Ayant remportée cette première phase, les coalisés devaient manifester encore plus de courage politique pour assumer de porter le coup final. Armer les belligérants ou directement frapper le tyran dans son bunker. Mais ils ont hésité. Aujourd’hui, on voit que Kadhafi et Gbagbo qui étaient tous les deux donnés pour morts politiques il y a peu, reprennent du terrain sur le plan militaire, et réorganise leurs réseaux diplomatiques et médiatiques. Une mission de paix conduite par des Chefs d’Etat africains doit se rendre en Libye : nul doute que ceux-ci qui ont toujours été à la solde du Guide libyen, lui apportera le délai nécessaire pour qu’il planifie à son aise sa reconquête. Tout comme les hésitations de l’ONUCI et de la force Licorne à Abidjan, redonnent du courage à Gbagbo qui peut déjà jouir du soutien total de l’Angola, grande puissance militaire du continent noir.

Je ne sous-estime pas toutes les pressions qui affluent sur les forces qui veulent installer la démocratie ; surtout lorsqu’on parle de bavures et de massacres de civils commises par tous les protagonistes. Mais il faut garder à l’esprit l’objectif qui a conduit à se battre pour soutenir ces deux peuples. Personne ne peut raisonnablement reprocher aux Américains leurs quelques bavures en 1945 : on sait pourquoi ils se battaient. Dans le même esprit, on doit rester vigilant avec les Démocrates ivoiriens et libyens, mais d’abord leur donner le bénéfice du doute.

On ne fait pas la guerre à moitié : si l’on veut réellement protéger les civils et faciliter l’émergence d’un Etat de droit dans ces deux pays, il faut chasser les deux dictateurs ; et vu que ceux-là ne se comportent pas comme Ben Ali en Tunisie ou Moubarak en Egypte, il faut les affronter militairement sans la moindre hésitation.

La leçon importante du 9 avril 2003, c’est qu’il faut de l’abnégation et beaucoup de détermination pour chasser un tyran !


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