Ce jeudi, lors de son passage dans une petite ville du Sud Ouest de la France, le Président Sarkozy a subi une agression qui aurait pu très mal tourner si l’agresseur s’était présenté avec des intentions pires que celles de bousculer le Chef de l’Etat français.
Ce fait important a certes été noyé dans le flot d’informations qui a suivi la libération des otages français et quasi enterré par les suites du méga-scandale « DSK ». On peut donc comprendre en partie pourquoi cet acte odieux n’a pas fait longtemps la une des journaux.
Mais en partie seulement !
S’il est parfois difficile de prouver la partialité des médias et des bien-pensants, c’est souvent dans ces moments critiques que les masques tombent. L’agression d’un Président de la République fait partie de ces actes qu’on ne peut ni comprendre, ni excuser. Hélas, on a plus souvent entendu des commentateurs qui minimisaient le « geste déplacé d’un déséquilibré » ou carrément des propos satisfaits d’Antisarkozystes primaires qui ont vu dans cette scène, la réalisation de leur vœu le plus cher. Après tout, il n’a pas été blessé disent les uns ; après tout, avec sa politique de stigmatisation, il l’a bien cherché disent les autres.
Tout ceci est scandaleux. Non seulement pour l’homme qui en est la victime (et devant les caméras), mais surtout pour l’Institution qu’il représente. Comment ne pas voir qu’en osant porter la main sur le Chef de l’Etat, ce délinquant brise un tabou qu’aucune démocratie ne peut accepter. Malheureusement, ce forfait donne des ailes à l’élève mal éduqué qui s’en prend à son instituteur, au voyou qui injurie le policier, au prévenu qui menace le juge, à la vendeuse qui insulte la Ministre,… On donne ainsi des arguments à tous ceux qui ne respectent aucune autorité, et on les conforte dans cette impunité si dommageable pour la société toute entière. En plus, l’agresseur avait prévenu ses proches avant de passer à l’acte. Atteinte au Chef de l’Etat avec préméditation ! La Justice se devait d’être très ferme… elle vient de le condamner à 6 mois de prison avec sursis. Avec cette peine digne d’une infraction (lourde) du code de la route, je doute que l’individu comprenne réellement le mal fait à la Démocratie.
Il y a aussi une dimension politique à tout ça. Après le coup de poing donné à Berlusconi et les chaussures lancées au visage de G. W. BUSH, on comprendra aisément que quand ce sont des hommes politiques de Droite, les médias sont très compréhensifs envers les voyous. Et pourtant, ceux qui ont le courage de mener des politiques très offensives envers les terroristes, de s’en prendre aux différents trafiquants dans les banlieues ou de réformer des entreprises contre les positions parfois très musclées des syndicats, sont évidement ceux qui courent le plus de risques. A contrario, je n’ose même pas imaginer le sort de celui qui osera ne serait-ce que serrer trop fortement la main d’Obama ! La récente éviction d’un chroniqueur politique américain de la très « obamaphile » NBC est là pour nous rappeler la sensibilité à géométrie variable du monde médiatique.
Le Président français, qui était déjà l’homme le plus insulté de France, est désormais celui dont l’agression ne suscite que peu de réactions outrées. Quelle inversion des valeurs !