A l’heure où le Président de l’Autorité Palestinienne se prépare à demander à l’ONU de reconnaître un « Etat palestinien », on peut voir comment Israël est terriblement isolé sur la scène internationale. Cela fait longtemps que la cause palestinienne a conquis le cœur de l’opinion mondiale. Rien de nouveau sur ce point-là. La mode est à soutenir le plus faible… que sa cause soit juste ou non ! Ce qui menace réellement Israël c’est la redistribution des cartes géopolitiques.
D’abord l’Etat hébreu a perdu son allié inconditionnel à Washington. L’actuelle administration américaine est indiscutablement la moins pro-israélienne depuis Carter ; elle n’hésite pas à critiquer ouvertement sa politique envers les Palestiniens, et est en revanche très indulgente envers les mouvements extrémistes palestiniens. Bien-sûr, en dernier ressort les USA seront toujours prêt à aider Israël, par crainte de l’électorat juif en Floride et à New-York notamment ; mais la nouvelle approche américaine de la crise au Proche-Orient a galvanisé les adversaires d’Israël. Elle n’était pas parfaite, mais l’avantage de l’ancienne politique américaine avait l’avantage de sérieusement dissuader les Etats voyous de faire quoique ce soit de mal envers Israël. Et c’est le seul langage qu’ils comprennent parfaitement. L’Iran, le grand méchant dans la région, ne fait plus la une des journaux. C’est comme si on voulait nous habituer à l’inéluctabilité d’un Iran nucléaire. La Turquie aussi s’y est mise. Frustré par la riposte israélienne à la flottille de la « « « paix » » », le régime turc a trouvé le prétexte pour refroidir les relations diplomatiques entre Ankara et Jérusalem. Suspension de certains échanges, expulsion de diplomates, menaces diverses,... Voilà un risque supplémentaire sur leur sécurité nationale dont les Israéliens se serait bien passé. Surtout que la Turquie est une vraie puissance militaire et qu’elle cherche à reprendre la place prédominante qu’elle avait dans tout le Moyen-Orient, menée d’une main de fer par les « Islamistes modérés » de l’AKP. Rétrospectivement, on peut se réjouir que la Turquie fût empêchée d’intégrer l’Union Européenne !
Paradoxalement, Israël, qui est la seule vraie démocratie dans cette région, est aussi menacé par les retombées du printemps arabe. La chute de Moubarak, bénéfique sur le plan des libertés individuelles, a cependant déstabilisé les alliances stratégiques de l’Egypte. L’attaque de l’Ambassade israélienne au Caire et les propos du nouveau pouvoir envers l’Etat juif illustrent bien les tensions qui l’opposent au plus peuplé des pays arabes. De l’autre côté de sa frontière, la Syrie est sur le point d’imploser. Le régime dictatorial de Damas, très lié à l’Iran n’est certes pas son allié, mais rien ne dit que dans un geste de désespoir ce pouvoir finissant ne chercherait pas à distraire son peuple en s’en prenant à son ennemi historique. Malheureusement, un acte de ce genre réjouirait une bonne partie de la rue arabe qui se soucierait alors moins des autocrates qui la dirigent. Et quant aux pays arabes les plus éclairés, comme la Jordanie ou le Maroc, ils sont tellement préoccupés par la difficile gestion de leurs problèmes domestiques qu’ils ne manifesteraient certainement aucun soutien envers l’Etat juif.
Il s’agit donc d’un moment difficile, angoissant même, pour l’avenir de la terre sainte. L’expansionnisme musulman est désormais visible au grand jour. On le ressent dans les sociétés en Europe, dans les rues en Afrique, dans la nouvelle politique étrangère américaine, et elle profite de l’indifférence des autres. Il faudra bien un jour le freiner. Et je sais que de nombreux Musulmans n’y sont pas favorables. Ils préféraient vivre en paix avec leurs voisins et développer leurs pays.
Les prédictions des experts indiquent que Mahmoud Abbas va soumettre son projet au vote des instances compétentes de l’ONU, qu’une majorité de pays va soutenir ce vote, et qu’au minimum les USA vont imposer leur véto. E projet échouera, mais le mal sera fait. En cette dure période, les Juifs du monde entier qui tiennent à Israël savent qu’ils peuvent compter sur tous ceux qui craignent que la Terre Sainte, berceau de la chrétienté, tombe sous la coupe des Islamistes.