En annonçant à la TV qu’il ne se présenterait pas aux élections présidentielles de 2012, Jean-Louis BORLOO a suscité nombre de réactions contradictoires. Pour les uns, il a manqué de courage, pour les autres il se range derrière la majorité présidentielle.
C’est vrai que le personnage BORLOO n’est pas simple à cerner. Son côté brouillon et ses traits de « fêtard » n’en font pas le plus crédible des politiciens français. Par contre, il continue de jouir de sondages favorables. Les Français semblent aimer son côté fragile et sympathique. Au-delà de l’analyse psychologique de l’individu, ma lecture à moi se base sur ses propres mots. Il renonce à poser sa candidature, « parce que les conditions n’étaient pas réunies » et « les temps sont suffisamment troublés pour ne pas apporter de la confusion à la confusion ». Il faut parfois croire à ce que les gens disent.
Avec cette crise, l’heure n’est plus à la candidature de témoignage. Celle qui flatte l’égo, qui cherche juste à obtenir 5% des voix pour obtenir le remboursement de ses frais de campagne et pouvoir ensuite négocier son ralliement entre les deux tours. Aujourd’hui le risque de voir à droite les thèses les plus extrémistes s’imposer est réel. En plus de ce risque pour les valeurs de la France, la réalité est que si le Front National s’imposait au 1er tour, la Droite serait disqualifiée pour 10 ans. L’immense majorité des Français voterait socialiste et la Droite imploserait dans la foulée. Elle vivrait la décennie de reconstruction que la Gauche a subie après le 21 avril 2002. L’autre risque, aussi dangereux pour moi, c’est l’arrivée au pouvoir de cette gauche socialo-écolo-communiste. Dangereuse économiquement (la France perdrait son AAA à coup sûr, et encore davantage d’entrepreneurs quitteraient l’Hexagone pour fuir les taxations, et avec eux les possibilités de créer des emplois), dangereuse sur le plan des valeurs (irresponsabilité face à la sécurité, à l’immigration, aux valeurs familiales,..). Face à ces risques, Jean-Louis BORLOO semble faire preuve de responsabilité. Bravo ! J’espère juste que l‘UMP s’en rend compte.
Grand admirateur du général De Gaulle, j’ai parfois des doutes sur la Constitution de 1958, tellement l’échéance présidentielle semble rendre les acteurs de la vie politique française complètement fous. Les médias sont frénétiques, ils cherchent tous les jours le scoop qui rythmera la campagne ; les Hommes politiques semblent vivre au rythme des coups bas qui pleuvent dans tous les camps. La justice semble vouloir peser sur le scrutin, des mises en examen fusent et des informations sensibles sont transmises à la presse. Et les syndicats, les artistes, les sportifs, ... tous veulent influencer le résultat de mai 2012. Et pourtant, la France ne peut se permettre le luxe de baigner longtemps dans cette ambiance malsaine.
De Gaulle avait tout à fait raison de mettre fin à l’instabilité et au clientélisme de la IVème République. Le problème, c’est que cette constitution était parfaite pour le Général, pas pour des hommes politiques qui n’ont que la manigance comme stratégie alors que le grand libérateur de la France avait la grandeur et le patriotisme. De nos jours, la politique est devenue tellement rude que les réseaux des uns et des autres se déchaînent pour faire gagner leur candidat. Tout est permis pour s’assurer le pouvoir pendant cinq ans. Les scandales sont déjà nombreux, mais je fais le pari qu’avant le début officiel de la campagne, tous les candidats seront mouillés par des scandales.
Dans ce contexte extrêmement troublé, le choix de BORLOO semble très raisonnable : la Responsabilité de l’Homme d’Etat est de toujours préférer le bien commun à sa propre ambition. Pour le bien du pays, il faudrait que d’autres candidats putatifs s’appliquent ce principe ; surtout ceux qui s’apprêtent à se lancer dans la grande bataille en sachant pertinemment bien qu’ils ne la gagneront pas.