Triste affaire que la mise en examen et la suspension de ce « superflic » de Lyon. Si les faits sont avérés, Michel NEYRET aura très mal fini sa brillante carrière au service de la loi et de l’ordre. Surtout que les faits reprochés sont lourds : corruption, association de malfaiteurs et trafic de stupéfiants
Je pense que tous mes lecteurs connaissent ma ligne éditoriale : entre Policiers et Voyous, je choisirai toujours la Police. Même quand on évoque les bavures policières ou quand au cinéma ou ailleurs on met en lumière le « romantisme » du voyou. Les conséquences des crimes et des délits pour les sociétés humaines sont suffisamment graves pour ne pas les prendre à la légère. Les incivilités, les trafics en tout genre, les vols, les escroqueries, la corruption, les maffias, les violences aux personnes et les crimes toujours plus odieux ont des conséquences terribles pour les gens et pour la société dans son ensemble. Les victimes sont là pour nous le rappeler ; et la société paie toujours très cher les conséquences d’une escroquerie financière ou celles de la corruption d’un gouvernant. Délit apparemment mineur, crime en col blanc ou crime de sang : tout est préjudiciable.
Ce qui est particulièrement triste dans ce cas, c’est que le Policier mis en cause jouissait jusque là d’une très bonne réputation, gagnée durement sur le terrain. Avec ce scandale, j’ai découvert son impressionnant palmarès, composé de belles victoires contre le grand banditisme et les trafiquants de drogue, et couronnée par une légion d’honneur. Alors que s’est-il passé ?
Je n’ai pas de théorie toute faite, la suite de l’enquête nous le dira. Mais j’y vois la confirmation des dangers de la corruption sur les gens de bien. C’est très difficile de rester insensible aux excès, à l’opulence et aux délices de la vie menée par certains truands quand on doit les côtoyer régulièrement. Surtout quand ceux-ci donnent l’impression de toujours s’en sortir à moindre frais. Quelques années de prison pour des crimes affreux, libération pour vice de forme, soutiens occasionnels des artistes ou des « intellectuels »…. C’est finalement le Policier qui a le mauvais rôle, tant on arrive à trouver des justifications aux actes les plus inqualifiables. Dans ce contexte, j’imagine que la carrière du flic, qui commence souvent avec beaucoup d’enthousiasme et d’idéal, perd de sa saveur quand après des années de sacerdoce, il se rend compte de la relative vacuité de ses actes. Je pense encore à ce policier qui me conseillait de ne plus me rendre dans tel quartier si je ne voulais plus que l’on brise la vitre de ma voiture ! Pathétique fatalisme. Mais je ne lui en n’ai pas tenu rigueur, tant pour moi les Policiers sont des sortes de héros au quotidien, souvent frustrés de ne pouvoir faire plus. Pour un salaire pas très élevé, ils sont tous les jours et tout le temps confrontés à ce que l’Homme peut concevoir ou faire de plus mauvais. Personne ne peut imaginer ce que seraient nos vies en communauté sans la Police pour nous protéger… Il faudrait d’urgence libéraliser le port des armes à feu !
Bien-sûr, si ce « grand flic » est coupable de ce qui lui est reproché, la loi doit s’appliquer. Et sévèrement pour l’exemple. Ce qui est triste, c’est que le passé glorieux de celui fait encore l’admiration de ses pairs s’effacerait devant ce qui serait un comportement plus que honteux pour un policier de son rang. Comme quoi, dans cette lutte éternelle entre le bien et le mal, la partie n’est jamais gagnée. Il faut toujours rester vigilant et continuellement se remettre en question. Sans cela, des héros continueront de finir en ripoux, tels des anges déchus !