La révélation de la tentative d’assassinat fomentée par le régime iranien a eu l’effet d’une douche froide dans certains milieux. D’après tous les rapports, il semble avéré que l’Iran s’est acoquiné avec des milieux mafieux mexicains pour organiser sur le sol américain l’assassinat de l’Ambassadeur Saoudien en poste à Washington. Ce genre de complot peut faire penser à un scénario du très regretté « 24h chrono ! », mais il a aussi plusieurs vertus.
D’abord la véracité. Dans ce genre d’affaire, il faut toujours être prudent, mais tout de même, il n’y a rien de surprenant à ce que le régime des Ayatollahs soit à la base de cet attentat avorté. Les Iraniens sont depuis 1979 des experts dans le financement du terrorisme international. Seuls les irréductibles pacifistes et les grands naïfs croient encore à une quelconque modération de cette archaïque théocratie.
Et puis, les masques tombent. Trop souvent en Occident, on pense que l’Islam est monolithique ; on imagine les Musulmans tous unis derrière une cause commune. Et donc il ne faut rien faire ou dire qui pourrait froisser l’un d’entre eux, de peur que tous se soulèvent. Cette analyse est fausse. Il y a des haines viscérales, entre sunnites et chiites bien-sûr, entre les plus laïcs et les plus religieux aussi, mais surtout entre les leaders : on sait par exemple que Kadhafi était un ennemi personnel du Roi d’Arabie Saoudite et du roi du Maroc. Dans le cas présent, la lutte de leadership entre l’Arabie Saoudite et l’Iran pour déterminer le vrai leader du monde arabo-musulman atteint ici son paroxysme.
La troisième vertu (à tout malheur quelque chose de bon) : c’est aussi un « wake-up call ». Il y aura toujours des « conspirationnistes » pour voir dans cette acte manqué la main de la CIA ou du MOSSAD, ou encore une diversion organisée par des politiciens américains à un an des élections présidentielles. Ils se sont souvent trompés, ils se trompent encore. La coalition des mafias et des terroristes est LE grand défi pour les démocraties. Ceux qui dirigent les trafics des produits contrefaits, des stupéfiants, des êtres humains, des faux papiers et des armes illicites n’ont pas le même agenda que les terroristes. Les uns veulent toujours plus d’argent, les autres veulent imposer leurs idées. Mais les deux n’hésitent pas à utiliser les pires méthodes pour atteindre leur objectif. Et comme tout ce beau monde aime évoluer dans l’illégalité, leurs routes ont vocation à se croiser. D’où l’importance de ne jamais laisser de crimes impunis, de peur qu’ils se transforment en quelque chose d’encore plus grave.
Il est plus que temps de s’inquiéter de la République islamique iranienne. Quand ils évoquent la radiation d’Israël, quand ils cherchent à acquérir l’arme nucléaire, quand ils financent les insurrections chiites dans tous les pays, quand ils soutiennent ouvertement des mouvements terroristes, ils nous indiquent clairement leur but. Et il est temps de le voir en face. L’administration Obama a une lourde responsabilité dans l’essor de l’Iran. Dès le début, elle a choisi la politique de la main tendue, molle et naïve tentative d’amadouer un régime aussi totalitaire et obscurantiste que celui de Khomeiny. Aujourd’hui, le gouvernement américain a des mots durs. Mais je crains que les autorités actuelles manquent clairement de crédibilité. Ils n’ont pas soutenu le soulèvement populaire iranien en 2009, ni su contenir les velléités nucléaires de Téhéran. Je parie donc que les remontrances américaines doivent bien faire rire les Ayatollahs. Ce qui est moins marrant pour notre monde, c’est qu’entretemps le commerce du terrorisme continue de fleurir !