Cela faisait longtemps que je n’avais plus écouté Eric ZEMMOUR. Sa chronique sur RTL est toujours piquante et agréablement anticonformiste. J’ai repris sa chronique sur la polémique hongroise et je l’ai toute suite appréciée. Bien-sûr, j’avais suivi les actualités relatant la dite « dérive fascisante » du maître de Budapest ; mais je n’avais pas creusé le sujet. Après tout, la Hongrie n’a pas énormément d’importance sur les plans économique et géopolitique. Mal m’en a pris, car le but de la pensée unique, c’est précisément de nous imposer des idées préconçues sur des tas de sujets que nous n’avons pas le temps de creuser par manque de temps ou d’intérêts. Si l’on veut lutter contre cet asservissement intellectuel, il faut prendre le temps de s’informer.
Je n’ai pas d’idées finies sur le sujet, mais le peu de commentaires reçus me laissent pantois. Que de leçons données et de menaces proférées envers un Etat européen jusque là libre et démocratique ! Bien-sûr, personne ne veut voir revenir un pouvoir nazi en Europe (et même dans le monde), mais je ne prends pas pour comptant ce que les partis de gauche et les écolos hongrois peuvent dire. Ne perdons pas notre capacité à réfléchir et mettons tout ceci en perspective.
Il semble que le premier Ministre « par qui le scandale vient », est un anticommuniste acharné, un ardent défenseur de l’économie de marché et un ardent croyant. Jusque là où est le mal ? J’espère ne pas être le seul à me retrouver dans ces belles valeurs ? Et puis, c’est très démocratiquement qu’il est arrivé au pouvoir avec une large majorité, après avoir défait une coalition socialiste qui avait piteusement échoué sur le plan économique.
Quant à sa politique : je ne vois rien de mal à ce que l’actuel pouvoir hongrois inscrive démocratiquement dans sa Constitution des références explicites à Dieu, qu’il consacre le mariage entre un homme et une femme, que suivant ses valeurs il soit opposé à l’avortement ; qu’il y inscrive un taux de 16% pour l’impôt sur le revenu ; et qu’il veuille surveiller de plus près les décisions de sa banque centrale… J’aimerais pour ma part que nombre de ses mesures soient adoptés dans davantage de pays ! J’aimerais d’ailleurs que plusieurs autres Etats s’en inspirent, et gravent aussi certaines de leurs lois dans le marbre de leurs Constitutions, avant que la mauvaise pensée unique européenne ne vienne leur imposer certaines de ses mauvaises pratiques qui sévissent de ce côté de la Méditerranée.
Ceci dit, je reste fidèle à mes convictions, notamment lorsqu’il s’agit des libertés publiques. Nous garderons un œil attentif pour que la Hongrie ne succombe aux thèses extrémistes. Mais je pense qu’il s’agit surtout d’un pays qui avait un grand passé (l’Empire austro-hongrois) , qui a énormément souffert sous le communisme et qui veut affirmer son identité dans un monde où certaines valeurs essentielles se perdent au rythme de la libre circulation des biens et des personnes. Rien de mal à cela.
Il ne faudrait pas que l’Union européenne cherche à imposer partout une vision étriquée du monde, sans faire le distinguo entre identité et fondamentalisme ; affirmation de ses valeurs et xénophobie ; entre pouvoir fort et dictature. Sinon, même le grand De Gaulle se serait fait recaler par le Parlement européen d’aujourd’hui…
Mon blog qui a parfois des idées très affirmées sur les sujets de société relève aussi de la même distinction. On peut être de droite, même très à droite, sans être d’extrême droite !
Le risque de cette chasse aux sorcières, c’est qu’elle risque de braquer toute une population qui ne demande rien d’autre que de maîtriser son destin. Ce qui, après tout, est la première des libertés démocratiques !