Les titres de la presse sur les conclusions du sommet européen de cette semaine ont été particulièrement choquants. Ce n’est certes pas la 1ère fois que l’on peut évoquer l’extrême tolérance des journalistes vis-à-vis de la Gauche française, mais tout de même.
Comment ont-ils pu conclure à une victoire de François HOLLANDE sur ANGELA MERKEL ?
Le même Socialiste qui, encore candidat, avait fait de la renégociation du pacte européen sa seule politique internationale, n’en parle plus et au contraire utilise au maximum les outils de ce pacte. Lui qui n’a même pas voté le mécanisme européen de stabilité, désire maintenant utiliser à fond les milliards que ce fonds avait réservé.
Si les bourses internationales se sont envolées ce vendredi, c’est surtout parce que les dirigeants européens ont consenti à injecter des dizaines de milliards dans le système bancaire ultra-endetté. Les mêmes mesures critiquées par la Gauche il y a encore peu. Ce sont bien les bancaires qui ont entrainé les cours des bourses à la hausse !
Et si l’Italie et l’Espagne ont réussi à convaincre l’Allemagne de les aider plus spécifiquement, c’est bien parce que ces deux pays, dirigés par des coalitions de centre-droit, ont pris des mesures de réformes courageuses et difficiles et qu’il convient dans ce cas de les encourager plutôt que de les abandonner aux conséquences directes d’une trop forte orthodoxie.
Quant aux 120 milliards d’argent public annoncés, je m’étonne toujours du peu de réactions des citoyens. Je suis assez pragmatique pour comprendre que même si l’on est comme moi par principe opposé à tout rachat de dettes privées avec de l’argent public, il faut accepter que pour un temps limité ou pour des périodes exceptionnelles, un gouvernement responsable, vertueux dans sa gestion, puisse utiliser ce genre de mesures. Mais dans ce cas, il faudrait que les contribuables comprennent que ce sont eux qui in fine paieront la facture. Mais non, là on a l’impression que seuls les résultats à très court terme réjouissent les gens. La bourse en hausse ? On se réjouit ! Demain le gouvernement se déciderait à engager 500.000 fonctionnaires, que ces mêmes gens se réjouiraient de la baisse du chômage, sans se demander si ces mesures sont soutenables. Alors je dis ironiquement : pourquoi ne pas injecter 200, 400 ou 500 milliards si rien ne compte ?
Je ne pense pas être le seul à échanger avec des investisseurs tournés vers l’international ou basés à l’étranger ; leurs regards sur la zone euro et sur l’Union Européenne est sans appel : ils n’y voient que le déclin.
La seule voie qui vaille, si l’on met de côté les mesures radicales proposées par les partis extrémistes (telle que la sortie de l’euro d’un côté ou la nationalisation de toutes les banques de l’autre), c’est la voie allemande : rigueur et discipline budgétaires ET réformes structurelles d’envergure. Tout le contraire de la pathétique ligne politique du couple Hollande/Ayrault qui abaisse l’âge de la retraite, qui engage de nouveaux fonctionnaires, qui augmente le salaire minimum et multiplie les aides sociales diverses tout en évoquant certaines vagues mesures de discipline budgétaire.
Nous sommes bel et bien rentrés dans une période où la collusion médias/socialistes abaisse le niveau de réflexion générale. La victoire de la Gauche n’est pas d’avoir les meilleures idées pour un avenir brillant, mais de savoir convaincre (souvent par des méthodes inavouables) la majorité des citoyens que ses mesures sont les meilleures parce que les plus « justes socialement ». Comme régulièrement avec la Gauche, les pays qui leur ont donné les clés de leur destin ne tarderont pas à se rendre compte de leur erreur.
Mais d’ici là, nous aurons encore la stupéfaction de voir des titres de presse optimiste et enjoués, alors que le monde dans lequel nous vivons s’écroule sous les dettes, les déficits, le peu de croissance, et les aberrations économiques…