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Commentaires sur Quatre jours d’absence – Partie 1 par Am Shagar

Publié le 23 août 2012 par Sosemma

He beh, je vois que c’est pas mieux chez toi qu’à Londres…

Désolé de pas avoir donné de nouvelles plus tôt, mais ça a été assez agité, de mon coté. Je vous avais dit que Becky avait un plan, ben la bonne nouvelle c’est que c’était un bon plan, et qu’on a réussi à se trouver une planque plutôt pratique.

La mauvaise nouvelle, c’est qu’à Londres, c’est le bordel, mais un truc de fou, quoi. Quand ils se lâchent, les anglais, ils ne font pas semblant…

On a presque trop attendu pour partir. En étant au dernier étage, dans des studios minuscules, on était un peu, disons, préservés, mais dans les étages inférieurs, c’était carrément la guerre. Bastons, pillages au sein même de l’immeuble… C’est Bagdad, je vous jure ! Avec en bonus les traces de sang ici et là, qui montrent bien que le voisinage n’est plus trop ce qu’il était. Franchement, on serait sortis de jour, avec nos sacs à dos et tout, je pense qu’on aurait eu des problèmes.

Une fois dehors, c’était assez semblable à ce que tu décris dans ton article précédent, Emma. Pillages, magasins défoncés, voitures à moitié démontées… On a même du faire in détour pour éviter de passer devant un magasin qu’une bande de guignols avec un foulard sur la face était en train de piller bien comme il faut. J’ai même pas fait attention à ce qu’ils prenaient, tout ce que je peux dire c’est que c’était pas de la bouffe… Les cartons étaient trop gros et trop lourds. Des télés, un truc du genre, peut-être.

On s’est dirigés vers un fast-food qui était à quelques rues de là, ou Becky travaillait… Avant, quand le monde n’était pas devenu fou. Le resto lui-même, il était en ruine, comme on s’en doutait. Mais le petit appart situé au-dessus, qui servait de bureau au gérant et auquel on accède par une petite porte dans l’arrière-cour, ben… Disons que les pillards n’ont pas comme trait principal leur intelligence et leur bon sens. Bon, et la porte est solide, aussi. Heureusement que Becky avait les clés, ça aurait été long, au pied-de-biche.

On “squatte” maintenant un appart “de luxe”, vu les conditions : une cuisine séparée, 2 pièces utilisables dont une aménagée en bureau et l’autre qui pue le renfermé et qui servait de réserve ou un truc du genre, et une salle de bain qui avait grandement besoin d’être nettoyée…

On a passé la première journée à s’installer, ce qui consistait en gros à virer une partie des trucs inutiles de la réserve et à installer nos possessions. Coup de bol, on est tranquille pour le lit : le canapé qui est dans le bureau se déplie. Ca évitera de dormir par terre, mais je me demande bien pourquoi y’avait un canapé dans le bureau du boss… On l’a déplacé dans l’autre pièce, donc on a officiellement une “chambre” et un “salon”. Y’avait déjà un PC sur le bureau, donc Becky et moi avons tous les deux notre machine, et la box qui servait pour le wifi gratuit du resto était dans le bureau, donc… De ce coté, peinard. J’ai quand même désactivé le wifi, histoire de faire profil bas. C’est pas le moment d’attirer l’attention du voisinage. On se connecte par câble.

A la nuit, on est sorti pour chercher à manger. Aucun espoir du coté du resto, mais y’avait un grand supermarché pas loin, un “Mark’s and Spencer’s” pour ceux qui connaissent. On a réussi à y trouver des conserves, des chips, des trucs non périssables, quoi. Becky voulait qu’on passe au rayon maquillage (elle est tombé en rade de fard à paupière noir, un cauchemar pour une goth !), mais y’avait une espèce de type louche qui trainait de ce coté là. Il avait l’air complètement hagard, il gémissait, et il avait l’air blessé, ou malade, ou les deux. On a préféré ne pas trainer. Désolé, monsieur, mais maintenant, c’est un peu chacun pour soi…

Bref, on a environ 2 semaines de bouffe en faisant attention, on a évité les ennuis, et on a une planque bien comme il faut. Et puis, je ne sais pas si c’est le “syndrome du survivant” ou quoi, mais Becky et moi, on s’est … disons… “Rapprochés”. Y’a pas à dire, ça crée des liens, la fin du monde !

J’ai aussi des nouvelles de ce qui se passe ici, au niveau du pays, mais j’ai pas le temps de vous en parler maintenant. On n’a le courant que quelques heures par jour, à heures fixes, et la coupure est dans quelques minutes. Je vous raconte ça la prochaine fois.

Tenez bons, tous, y’a peut-être de l’espoir !


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