Jour J pour des dizaines de millions personnes aux Etats-Unis et pour des centaines de millions dans le monde.
Barack OBAMA a prêté serment pour la seconde fois. Il y a peut-être deux à trois fois moins de monde qu’il y a quatre ans, l’enthousiasme également n’est plus le même.
Je veux être fair-play. Il n’a jamais été mon choix, je ne me suis jamais reconnu en lui ou dans ses idées, mais je constate que cyniquement sa stratégie a été la bonne et que le camp républicain n’y a pas résisté.
« Beau joueur », mais frustré. Je pensais bien connaître les Etats-Unis pour m’y être rendu à plusieurs reprises depuis longtemps et pour m’intéresser à tout ce qui les concerne, mais je suis frustré de constater mes erreurs d’appréciation.
Obama représente effectivement un changement majeur aux USA. Pas tellement par sa couleur de peau comme on le pense souvent de ce côté de l’Atlantique, mais par la mentalité et la philosophie politique qu’il incarne.
Peu de spécialistes des Etats-Unis auraient pu prédire le succès de cet homme tellement à gauche sur l’échiquier politique et surtout tellement peu soucieux de « l’exceptionnalisme » des Etats-Unis.
Pendant longtemps tous ceux qui émigraient d’Afrique ou d’Europe pour se rendre chez l’oncle Sam avaient en tête une image de l’Amérique. Pays des Libertés, Pays des Religions, Pays de tous les possibles, Pays des prises de risques et des responsabilités, Pays des succès, Pays exceptionnel et fier de l’être.
Ce qu’Obama a fait, et promet de continuer de faire, c’est changer le visage des USA. Les Etats-Unis que dessine son 44ème Président ressembleront de plus en plus à une social-démocratie à l’Européenne, ce qui est déjà terrible), mais avec en plus l’arrogance de celui qui se croit investi par le monde pour le changer à sa guise.
Et pour accomplir cette tâche, il a le soutien indéfectible des médias, des célébrités, des syndicats et de toute une catégorie de la population qui pense d’abord à ses intérêts particuliers.
A l’aube de son second mandat, il n’a désormais en théorie plus rien à perdre. Il se sent tout-puissant, qualifié de « Sauveur » par certains, seul une hypothétique procédure d’impeachment pourrait le brider, ou un lâchage calculé de ses amis politiques qui penseraient à l’après. Mais une chose est certaine pendant au moins deux ans il fera quasi tout ce qu’il voudra. Et ça n’en sera que plus grave.
Désormais, la Constitution américaine, texte sacré parmi les plus sacrés pour les Américains, ne semble plus être aussi important pour l’administration démocrate s’en prend ouvertement à la liberté d’expression, à la libre circulation des armes, etc.. avec cette conviction que la Constitution ne peut entraver ses buts politiques.
Désormais, le succès de l’entrepreneur, de celui qui décide de travailler plus que les autres, de celui qui essaye de vivre selon les lois, de celui qui prend des risques pour une vie meilleure pour sa famille est moins reconnue au nom de l’égalité.
Désormais un grand parti américain peut ouvertement critiquer la Bible, peut réclamer la fin des références à Dieu sans se disqualifier auprès de la majorité.
Désormais, aux USA on se bat pour que l’Etat puisse dépenser davantage… Le pays qui sacralisaient la liberté individuelle face à un Etat tout puissant qui peut l’écraser ; voit une majorité de ses citoyens demander toujours plus d’Etat. Et tant pis pour la dette colossale, tant que les allocations en tout genre, tant que les gsm gratuits, tant que les rachats de dettes en tout genre sont dispensés.
Désormais une majorité de gens pensent que l’Etat peut tout. Et qu’en élisant celui qui le pense aussi, les choses iront mieux. Chaque être humain mérite d’être responsable de sa vie. Non pas dans une forme d’anarchie amorale bien-sûr ; mais avec beaucoup de liberté et quelques lois fortes pour la protéger, l’Homme peut tout. L’Etatisme que ce pouvoir incarne finira par tuer l’individu.
Désormais aux USA une majorité des gens ne veut plus entendre parler de l’exceptionnalisme d’un pays qui en moins de deux siècles après son indépendance est devenu le « phare du monde », première puissance économique, culturelle, militaire et technologique.
Les Alliés traditionnels des USA vont déchanter, ceux qui aimaient les USA dont on rêve aussi. Aujourd’hui dans le monde, ce sont les pays qui ont toujours été hostiles aux Américains qui acclament Obama des deux mains. Ce sont les ennemis d’hier qui se réjouissent plus que les amis de toujours.
Alors bien-sûr, je ne sous-estime pas les honnêtes américanophiles qui se réjouissent devant les belles photos de la famille Obama et qui se plaisent à entendre le monde parler en bien des USA. Ce n’est qu’un trompe-l’œil.
Ils pensent candidement qu’ils ont à la Maison Blanche le symbole de la paix, de la concorde et de la fin des injustices dans le monde. Mais ils se trompent lourdement.
Le monde n’ira pas mieux si les valeurs morales ne sont pas mieux valorisées ; le monde n’ira pas mieux si l’on n’identifie pas avec clarté les ennemis de la civilisation afin de les combattre énergiquement ; le monde n’ira pas mieux si le travail, le risque et donc le succès ne sont pas mieux reconnus ; le monde n’ira pas mieux si en pleine crise on minimise la dette, et si on n’explique pas que l’importance des réductions de dépenses ; le monde n’ira pas mieux si l’on pense que l’Etat peut mieux faire que l’individu.
Pour toutes ces raisons, je pense que le monde n’ira pas mieux avec OBAMA à la Maison Blanche !