La fête du travail est peut-être après Noël ou le Nouvel An, la fête la plus célébrée dans le monde. Comme chaque année, nous retrouvons le lot de manifestations de travailleurs plus ou moins syndiqués réclamant tel ou tel avantage.
Et à chaque fois, je me fais cette réflexion : les personnes qui parlent le plus et qui manifestent le plus pour le travail, comprennent-ils vraiment ce qu’est le « Travail » ? Je ne remets pas en cause l’ouvrier ou le salarié qui certainement travaille dur pour vivre, mais je pointe tous ces responsables (souvent gauchistes et syndicalistes) qui à force de parler de droits acquis, de grèves, d’avantages de toutes sortes, de taxes et d’impôts, en arrivent à détruire cette belle valeur qu’est le travail. Parce que oui, sans l’idéaliser, je trouve que le travail est une des meilleures choses qui soient données à l’homme pour s’épanouir. Il y a de la justice à vivre des fruits de sa création, de ses œuvres, de son effort, de sa ténacité... Il y a du mérite à ce lever chaque matin pour travailler. Il y a de l’honneur à préférer un travail harassant à tout ce que nos sociétés offrent comme « travail facile » et souvent malhonnête. Je ne manque jamais une occasion quand je le peux, de féliciter un éboueur ou un agriculteur ou un artisan qui souvent se lève quand la majorité d’entre nous dormons.
Et oui, il y a de l’injustice à protéger trop de monde dans du travail garanti artificiellement par le travail des autres (fonctionnaires ?) ; il y a de l’injustice qu’il faut condamner plus fermement à vivre de la fraude sociale ou de la fraude fiscale ; et il y a de l’indécence à payer autant un chômeur qu’un travailleur. Ce point est difficile à dire quand on pense à tous ceux qui « vivent » des allocations chômage (plus de 3,3 millions désormais en France...1 million de plus que le nombre total des Parisiens intra-muros !). Mais le rôle de l’Etat devrait être de toujours rappeler que le chômage a vocation à être temporaire. Seul le travail peut épanouir l’individu et en conséquence la société.
Et c’est ainsi que si l’on apprécie le travail à sa juste mesure, il faudrait plus souvent y associer les créateurs, les investisseurs, les chefs d’entreprises et tous ceux qui contribuent à faire tourner ces grandes machines à travail que sont les entreprises. Dommage qu’une telle grande fête soit accaparée et même parfois ternie par des syndicats souvent « hors-sol » et embrigadés dans leur idéologie.
Mais il faut aussi rappeler qu’il y a des patrons-voyous. Et beaucoup trop. Je reprends à mon compte les paroles du Saint-Père, qui face au drame au Bangladesh rappelle que travailler pour vivre avec 38 euros par mois s’apparente à de l’esclavage moderne « Ne pas payer honnêtement parce qu’on cherche seulement à faire du profit, c’être contre Dieu !». Je ne peux qu’approuver. Car même si le niveau de vie et les réalités socio-économiques de chaque pays sont bien entendu très différents, il y a un seuil en-dessous duquel c’est indécent de payer des gens. Je suis souvent confronté à ces scandales. Notamment en Afrique, où des salaires de 50 dollars sont quasi la norme dans de nombreux pays... Dire cela n’est pas du tout antilibéral ou anti-entreprise, (pas le genre de la maison !) ; au contraire parce que ces cas sont les pires caricatures pour tous ceux qui se battent pour gagner de l’argent honnêtement, tout en respectant la dignité de chacun.
Travail et dignité étant liés, aucun syndicat, aucun patron-voyou et aucun Etat trop envahissant ne devraient le ternir par ses actions !