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Les passions de Mary

Publié le 15 août 2013 par Jlk

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Thomas Imbach revisite l'Histoire. Avec Mary Queen of Scots, le réalisateur lucernois propose un film historique aigu d'esprit et de forme flamboyante.

Une belle équipe, emmenée par le fringant quinqua Thomas Imbach, présentait jeudi le deuxième long métrage de ce réalisateur considéré, par Carlo Chatrian, comme l'un des plus intéressants de la nouvelle génération. Egalement présentes sur scène: Camille Rutherford, qui incarne la reine d'Ecosse avec beaucoup de finesse et de fougue mêlées, et la réalisatrice Andrea Staka (Léopard d'or en 2006 avec Das Fraulein ) et productrice du film à l'enseigne d'Okofilm qu'elle co-dirige avec Imbach. Autre trait d'originalité: que cette coproduction franco-suisse soit parlée alternativement en anglais et en français, sur fond de décors en partie lémaniques, des intérieurs du château de  Chillon aux roides pentes de l'ubac savoyard...

La saga shakespearienne de Marie Stuart, reine d'Ecosse mais héritière légitime des deux couronnes, qui a vécu une partie de sa vie en France avant de rallier l'Ecosse où ses amours l'ont déchirée entre catholicisme et protestantisme, relève de l'imbroglio. Pour simplifier celui-ci, Thomas Imbach s'est inspiré d'un roman de Stefan Zweig et, avec beaucoup d'astuce, a imaginé un conteur-marionnettiste (Mehdi Dehbi) qui "mime" les péripéties du drame en faisant parler les deux figures de Mary et d'Elizabeth, reine d'Angleterre de fait quoique moins légitime que sa "cousine". D'un bout à l'autre du film, la correspondance des deux femmes module un récit plus intimiste. Et pour le reste: flamboyant cinéma "historique" aux scènes stylisée (la production n'est pas richissime...), morceaux de bravoure épiques, magnifique images mêlant  côtes écossaises et landes vaudoises, bande son et musique non moins dégagées des poncifs du genre.

L'essentiel du drame  se joue enfin entre les murs et les personnages du premier plan: en cadrages serrés, marqués par les chocs entre passions personnelles et luttes politiques ou religieuses, alliances et trahisons. La force du film tient à la galerie de portraits qu'il dégage autour de Mary (la très remarquable Camille Rutherford), de Lord Darnley (Aneurin Barnard) au comte de Bothwell (Sean Biggerstaff), notamment.  

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Bref, après quatre premiers films prospectant les multiples aspects de la réalité humaine, de la passion romantique selon  Lenz (2006) à l'autofiction de Day is done, (2011), en passant par I was a swiss banker, (2007) Thomas Imbach poursuit une oeuvre se jouant des genres et des formes à l'enseigne d'un vrai cinéma d'auteur.


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