Atlantiste convaincu, je ne me réjouis absolument pas des suites calamiteuses pour les Etats-Unis et la France de cette piteuse campagne syrienne lancée sans prévoyance par les Présidents américains et français...
Mais au contraire de Louis XIV : « L’Etat, ce n’est pas eux »
Donc l’humiliation diplomatique et politique que subissent les deux présidents ne doit pas ternir la renommée et la grandeur de la France et des Etats-Unis.
Je ne m’appesantirai pas davantage sur le cas français, tant l’erreur de casting du 6 mai 2012 est patente. Le président-socialiste français est insignifiant.
Non, les conséquences du manque de leadership d’OBAMA nous concernent tous. A la tête de la 1ère puissance mondiale, ses errements géopolitiques ont des conséquences sur tous les pays du monde, et son humiliation renforce les personnes les plus dangereuses du monde.
Incapable d’apporter une vraie preuve de l’implication directe de BACHAR EL-ASSAD dans les horribles attaques chimiques, incapable de rassembler les alliés traditionnels de l’Amérique autour d’un projet militaire, incapable de convaincre les pays les plus neutres de le suivre, incapable de susciter l’adhésion de l’opinion nationale américaine et incapable d’arracher une majorité de parlementaires américains (même dans son propre camp démocrate !).... Ce « Monsieur-Incapable » a démontré toutes ses lacunes en Politique Etrangère.
Les alliés des USA les plus exposés ont désormais la preuve de ce que vaut le « parapluie américain » sous OBAMA... Je serais Israélien, Sud-Coréen, Japonais Saoudien, Jordanien, Turc, (etc..) je me poserai de sérieuses questions !
Et dans le camp d’en face, c’est la réjouissance qui domine. Et c’est l’humiliation pour « l’homme le plus puissant de la terre ». Après une telle campagne de l’administration OBAMA contre lui, le seul fait que BACHAR soit encore debout et au pouvoir est une victoire psychologique importante qu’il saura rentabiliser dans sa guerre civile. Surtout que la « rébellion » syrienne est désormais perçue pour ce qu’elle est, c'est-à-dire noyautée par des Jihadistes qu’il faut combattre plutôt que soutenir. Les dirigeants Iraniens savent ce que valent les menaces de l’Occident contre un pays qu’elle accuse d’utiliser des armes de destructions massives. Ce qui va les conforter pour leur programme nucléaire. Et enfin, surtout le Président russe est au sommet. Celui qui défie Obama (SNOWDEN, SYRIE, Opposants russes emprisonnés, etc..) s’en sort vainqueur. Il a même la délicatesse de trouver une voie de sortie « honorable » pour l’armada franco-américaine (un peu d’humour ne fait pas de mal) : le contrôle des armes chimiques syriennes ! Proposition rapidement acceptée par « Monsieur-Incapable » alors que personne ne peut décemment croire que Russes et Syriens vont réellement se plier à ces exigences...
Et Poutine en rajoute, en attaquant directement l’exceptionnalisme américain : «
Il est extrêmement dangereux de se croire exceptionnels en toutes circonstances »... La rhétorique est vraiment dans le camp russe. Reagan, JFK, et d’autres doivent se retourner dans leur tombe.
Alors qu’en dit le « faucon » et l’atlantiste que je suis ? Aurais-je des regrets à avoir dit « NON ! » à cette guerre en Syrie ? Aucun regret ! Que du contraire. Je trouve ma conclusion du 1er septembre dernier tout à fait pertinente. Quelles que soient les conséquences à court terme, une défaite diplomatique et politique d’Obama est méritée. Il mérite d’être humilié comme il l’est. Sans stratégie claire et sans vrai commandement, il ne faut jamais envoyer les troupes au front. Une défaite militaire aurait des conséquences véritablement terribles. Même si le risque d’un baroud d’honneur (une intervention éclair des Américains et des Français pour sauver la face) n’est pas à exclure, la dynamique est à l’acceptation de la défaite dans les deux pays.
Je le réécris : « L’Etat ce n’est pas Obama » !
A l’instar de ce qu’ils ont vécu sous son lointain prédécesseur, le pathétique Jimmy CARTER, les Etats-Unis d’Amérique peuvent se redresser après des années de fiascos en tout genre. Il faut pour cela qu’une nouvelle génération, fière de ses valeurs, balaient l’administration actuelle et porte haut « l’exceptionnalisme américain » qui existe bel et bien, mais qui est si mal défendu depuis des années.