Je viens d’apprendre le décès de l’acteur américain Philippe SEYMOUR HOFFMAN. Qu’il repose en paix. Le hasard de l’actualité fait que l’on apprend aussi la nouvelle mise en accusation de Woody ALLEN par sa faille adoptive.
Tout d'abord, fidèle à ma vision des choses, loin de moi l’idée d’accabler une personne qui vient de décéder. Ce que je fais ici, c’est de tenter de tirer un enseignement sur sa vie et sur sa mort. Philippe SEYMOUR HOFFMAN était un très bon acteur. Depuis l’excellent « SCENT OF A WOMAN» avec AL PACINO, j’ai toujours pensé qu’il était l’un des meilleurs de sa génération. Le genre qui peut briller au cinéma comme au théâtre. Il vient de mourir à l’âge de 46 ans. D’après les premiers éléments de la police : à cause d’une overdose d’héroïne.
De l’autre côté, la star Woody Allen, acclamé par tous ses pairs et par tous les critiques, se voit à nouveau accusé par la fille adoptive de sa ancienne compagne. Celle-ci, dégoutée par le récent GRAMMY AWARD reçu par Woody Allen, a écrit une lettre ouverte poignante, où elle donne sa version sur ses accusations d’agressions sexuelles. Impossible d’entrer dans le fond du sujet puisqu’aucun procès n’a eu lieu. On peut dire deux choses ; d’abord qu’on est troublé par les nombreuses relations de l’artiste avec des femmes parfois très jeunes, par sa vie privée chaotique et par son mariage avec celle qui fut sa fille adoptive ; ensuite que quiconque de moins célèbre et de moins riche aurait été définitivement cloué au pilori par les médias et par sa profession, et aurait eu affaire avec la justice... Mais bon, notre état de droit impose des preuves probantes pour condamner quelqu’un et c’est en soi une bonne chose.
La réflexion que je fais ici n’est pas tant de pointer les comportements des stars, que de regretter que la société n’en tire pas les conséquences. Au contraire, avec l’avènement de la Gauche au pouvoir, ces stars (et j’insiste sur ce mot parce que les deux précités ont fait preuve de beaucoup de talent) sont devenues comme des références. Leur soutien politique apporte même du crédit auprès de plus en plus de monde. Il est indéniable qu’OBAMA jouisse politiquement du soutien de l’immense majorité des artistes, et il fait appel à eux pour mobiliser l’opinion lorsqu’il s’agit de soutenir ses projets de lois : contre les armes à feu, pour la dépénalisation de certaines drogues, pour changer les lois sur le mariage, etc. Alors oui, comme tout citoyen, ces célébrités ont leur mot à dire. Mais pas plus que les autres ! Et j’irai même jusqu’à dire qu’ils sont les moins bien placés sur certains sujets. Par exemple, vu le nombre important de décès pour cause de drogue dans leur milieu, devons-nous vraiment suivre leur avis sur la dépénalisation ? Hollywood, qui baigne dans un magma d’antivaleurs, est elle habilitée à servir de caution pour des politiques familiales saines ? Poser ces questions c’est y répondre...
Le grand problème du débat public actuel c’est d’un côté la sacralisation de personnes qui ne le méritent pas, et de l’autre le manque de discernement d’une grand partie de l’électorat qui ne fait pas la part des choses entre l’artiste qui peut être acclamé pour ses prestations professionnelles dans un cadre donné, mais qui ne doit surtout pas être suivi dans ses délires et ses excès privés. Et si on y ajoute le fait que les contre-pouvoirs ne font plus leur travail, on comprend pourquoi on court tout droit à la catastrophe démocratique.
J'imagine avec crainte l'influence de "modèle" Justin BIEBER sur ses fans les plus fragiles, ou encore celui de Woody ALLEN sur des pervers qui se verraient conforter à user de leur puissance, de leur richesse et de leur notoriété pour profiter des plus faibles. Ceux qui trouvent « cool » de fumer et de se droguer comme les stars voient pourtant où tout cela peut mener. La mort et la souffrance sont souvent au bout du chemin.