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Ukraine : war games

Publié le 01 mars 2014 par Neoafricain

En parallèle à la détérioration de la situation politique ukrainienne, tous les éléments se mettent est en place pour une confrontation Est-Ouest aussi tendue que celles que le monde en a connu il y a plus de 40ans. Mais si comme on le dit communément « l’histoire aime se répéter », ces répétitions qu’on évoque ne sont jamais identiques.

La Russie d’aujourd’hui n’est pas l’URSS d’hier ; Poutine n’est pas Staline ; Obama n’est ni JFK ni REAGAN ; et le communisme, déjà vaincu idéologiquement, n’est plus le risque le plus important que court le monde. Dans ces conditions, on le voit bien, l’UKRAINE est un enjeu important pour les deux camps en présence, mais certainement pas essentiel au point de pousser les grandes puissances à se sacrifier.

Si l’on met l’émotion et la passion de côté, on peut aisément analyser le dossier ukrainien. Comme de trop nombreux pays, la nation ukrainienne est un leurre. La population est profondément divisée sur le plan religieux, linguistique et culturel. Ces populations ne regardent pas dans la même direction, ni sur leur passé, ni sur leur avenir. Une grande partie d’entre eux, celle que nos médias occidentaux adorent nous vanter, a le regard résolument tourné vers l’ouest. On ne peut leur en vouloir, car pour de nombreux pays ex-communistes, l’Union Européenne et l’Otan sont synonymes de liberté, de prospérité et de sécurité. Mais il faut aussi ajouter qu’ils sont profondément naïfs car le « camp occidental » d’aujourd’hui n’est pas celui d’hier, la crise économique et morale qui le frappe l’a profondément changé. Il n’y a pas de majorité en Europe pour soutenir les Ukrainiens, et il n’y a pas non plus de vrai courage à l’OTAN pour défendre les pays de l’Est de l’Europe. L’autre partie du pays, sans cesse minorée par nos médias, se tournent naturellement vers le grand voisin russe. ET on peut la comprendre, non seulement les liens entre eux sont forts, mais géopolitiquement, la Russie de Poutine a gagné des points sur la scène internationale.

Mon avis personnel dans ce dossier, c’est qu’il n’y a pas de bons ou de mauvais. Je ne pense pas que le camp présenté comme celui du bien qui vient de prendre le pouvoir à Kiev soit foncièrement meilleur que celui qui aujourd’hui en Crimée et ailleurs réclame la venue de troupes russes. Il y a de la corruption et des extrémistes dans chaque camp. Le plus simple serait certainement une séparation à l’amiable. Un peu comme pour le Sud Soudan. Ce qui est certain, c’est l’écrasant avantage militaire de la Russie dans ce pays qui est directement limitrophe au sien et qui héberge l’une de ses bases militaires. Couplé à sa position dominante grâce à son gaz, la Russie a les cartes en mains. Les vaines menaces d’Obama ne changeront rien sur ces faits.

Quand on vous dit que la diplomatie repose d’abord sur des facteurs de puissance...


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