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Le pape et la politique: laisser à cesar le sale boulot!

Publié le 27 mars 2014 par Neoafricain

 

Même sentiment de malaise au vu des images du Souverain Pontife accueillant le Président des Etats-Unis, que celui ressenti lorsqu’il y a quelques semaines, le Président français était reçu au Vatican... Bien-sûr, ne faisons pas trop d’honneur au socialiste français. Le contexte de sa visite était bien pire : contesté par la majorité des Français sur ses réformes sociétales, ridiculisé partout pour ses escapades en scooter pour tromper celle qui n’était pas sa femme avec celle qui apparemment ne le deviendra pas ; on doit remonter loin dans l’Histoire pour trouver pire « mécréant » à être reçu par un pape.

Mais tout de même, en recevant un Obama tout sourire, le Pape a commis un acte politique qui a des conséquences. Peut-être est-ce parce que je suis la politique américaine avec assiduité que je le pense alors que la plupart en Europe ne le voit pas ainsi ? Maybe...

Si l’on remet cette séance-photo dans le contexte de la lutte acharnée que mènent les Démocrates contre les Républicains, on réalise toute l’importance de ces quelques minutes. Une photo équivaut à 1000 mots dit-on, et celle-ci risque de tourner longtemps en faveur de la Gauche américaine. Et c’est là où le bât blesse, car jamais la foi chrétienne n’a été aussi attaquée et minorée que durant les années « Obama ». Inutile de répéter sa politique familiale (mariage, avortement, etc..) ou ses programmes sociaux qui heurtent la conscience de nombreux croyants, il suffit de compter le nombre de fois où ce Président cite ou évoque la foi chrétienne en comparaison avec les autres religions auxquelles il semble plus tenir. La conséquence est le nombre croissant d’athées, et le recul de l’importance de ce qui est chrétien dans la vie publique des Etats-Unis. D’aucuns pourraient s’en réjouir, et même se féliciter d’avoir élu un type qui accomplit cela, mais il revient, à mon humble avis, à un pape d’en tenir compte.

Alors, je précise, que ce n’est pas le catholique pratiquant que je suis qui va remettre en cause le principe qui veut que l’évêque de Rome ait rand de chef d’Etat. Il y a énormément davantage à ce statut (protection juridique, consulaire, etc..). Et ça installe l’Eglise catholique dans des lieux de pouvoirs tout à fait intéressant.

Mon propos est de revenir à l’essence même de ce qui fonde la laïcité chrétienne : « Rendez à César ce qui est à César ; et à Dieu ce qui est à Dieu. ». La politique est un métier, surtout aujourd’hui avec les nouvelles technologies et l’importance des médias. Dans ce contexte, être Pape est aussi difficile, et être un très bon Pape comme SS François l’est constitue un véritable exploit. Mais il est difficile de concilier les deux missions. C’est pourquoi souvent, je suis réticent à voir les prélats poser des actes politiques, à l’exception bien-sûr de réaffirmer les valeurs qu’ils professent dans leurs lieux de culte. Comme réaffirmer l’importance de la Vie, de la Famille, du Pardon, etc.. Ca rentre tout à fait dans leurs attributions. Mais de là donner un avis « théologique » sur les taux d’imposition, sur le nombre de fonctionnaires ou sur la pertinence de l’économie de marché... Il y a un pas qu’il ne faudrait franchir qu’avec beaucoup de prudence.

En bref, il faudrait que tous les Souverains pontifes réalisent l’importance que leurs gestes et leurs attitudes peuvent avoir sur le plan politique et comment ils peuvent être détournés par ceux-là mêmes qui combattent tout ce qu’ils professent jour après jour, et dimanche après dimanche....

Les croyants laïcs qui, dans la vie sociale, combattent les politiques contraires à leur conscience chrétienne peuvent profondément souffrir de ce manque de prise de conscience chez les prêtres et notamment comme aujourd’hui ou hier, chez le premier d’entre eux.

Le Saint-Père est profondément bon ; et au fond, son rôle en tant qu’Evêque est de recevoir et d’entendre tout le monde. Surtout tous ceux qui lui sont opposés aurais-je tendance à dire. Mais la publicité et l’officialisation de ces rencontres changent la donne. On ne réalise certainement pas au Vatican tout ce que peuvent faire des politiciens sans vergogne pour convaincre l’opinion afin de remporter les élections.

Il ne faudra pas longtemps pour mesurer les conséquences fâcheuses de la séance photo du jour.


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