Si l’on se remette 13 ans en arrière (une éternité pour notre monde qui avance si vite), on peut se souvenir de la motivation, même de l’enthousiasme, que la plupart des gens ressentait quand il s‘était agi de combattre le terrorisme qui venait de frapper le 11/9.
Quand on suit le fil historique, il est tout à fait naturel que près de 8 ans après, les Etats-Unis aient voté pour le retrait (pour ne pas dire la capitulation..) plutôt que le courage et le sacrifice. Pour un Obama inexpérimenté et inconnu qui promettait le bonheur dans le retrait ; et non pour un McCain bien connu pour son terrible caractère, et qui promettait du sang et des larmes.
C’est le propre de toute démocratie que de vouloir abréger les guerres. Mais pourtant une simple réflexion historique aurait pu nous donner une idée des conséquences de ce choix politique. Si le Royaume-Uni de Churchill avait baissé les armes au début de la 2ème guerre mondiale, on peut aisément parier que le régime nazi se serait renforcé et quelques années plus tard ce n’est pas en Normandie qu’on aurait assisté à un immense débarquement, mais sur les plages de Virginie ou de Floride.... ; tout comme si l’Ouest n’était pas entré dans une logique de guerre froide avec le bloc communiste des années après, plusieurs pays européens arboreraient des drapeaux rouges avec la faucille et on chanterait « l’international » d’Oslo à Lisbonne en passant par Bonn et Athènes et peut-être même sur tous les continents...
Le cas le plus symptomatique de cette politique, que j’ai plusieurs fois cité sur ce blog, c’est celui des pays libérés par les troupes américaines et qui ont encore des bases militaires importantes. Qui peut imaginer ce que serait devenues les villes de Seoul, de Tokyo ou de Berlin sans troupes occidentales pour sécuriser leurs frontières respectives et pour s’assurer que les régimes vaincus n’allaient pas reprendre le pouvoir ?
C’est le cas de l’Irak et demain de l’Afghanistan.
Alors bien-sûr, le facteur religieux change beaucoup de choses. On ne reste pas 60 ans à Bagdad comme on le fait à Okinawa. Mais le principe est le même, si vous ne consolidez pas vos positions si chèrement gagnées et si vous ne sécurisez pas vos acquis, vous les perdez rapidement. Car en face, il y a des gens prêts à mourir et à donner aveuglément la mort pour leur cause.
Les Américains en général ne doivent pas être mis en cause. Ils ont sacrifié énormément de sang et d’argent sur le sables d’Irak. La responsabilité incombe à leurs dirigeants. Tout ce qu’a fait G.W.BUSH peut être débattu et contesté. Mais au moins il avait une doctrine solide qui reposait sur des éléments factuels. Dans le monde d’après 11/9, la Superpuissance américaine ne pouvait tolérer un régime parmi les plus brutaux que l’histoire ait connu ayant ou désirant acquérir une ADM et surtout situé à un jet de pierre de 2 de ses plus importants alliés (Israël et l’Arabie Saoudite). Sa tactique était aussi limpide, ayant constaté ce qu’une vingtaine de terroriste, avec un minimum de moyen financier et matériel pouvait causer comme dégâts sur le sol américain, il fallait mener le conflit « sur le sol de l’ennemi » et non attendre qu’il vienne. Je salue la mémoire des milliers de victimes directes et indirectes, et comme j’ai soutenu cette intervention « Iraqi Freedom » à l’époque, j’assume mon soutien et tient à dire que je suis convaincu qu’elles ne sont pas mortes en vain. Car elles ont réduit le risque de perdre énormément plus ailleurs et avec des conséquences incalculables sur le monde entier. Pour des années, ça a permis de tailler des croupières dans toute cette mouvance jihadistes obligée de jouer « défensif », et non plus loisir de planifier à leur guise et dans le calme les attaques. Malgré la mauvaise presse, son peut dire que G.W.BUSH a su donner des coups quasi mortels à tous les terroristes (Afghanistan, Pakistan, pressions diplomatiques sur tous les pays « Tu héberges un terroriste, je te traiterai comme un terroriste », lois pour le contrôle des flux financiers, Patriot Act, Guantanamo pour les irréductibles, etc...) et il a su aussi montrer sa détermination à toute cette nébuleuse et aux potentats qui parfois manipulaient ou étaient tenté de manipuler des groupes terroristes pour des gains diplomatiques. Souvenons-nous de Arafat tremblant après le 11 septembre et donnant décidant de donner son sang à la Croix Rouge pour les victimes ; souvenons-nous de Kadhafi, paniqué par l’élimination de Saddam Hussein, qui décide de livrer tous ses programmes secrets aux Américains et aux Britanniques, et de trouver d’urgence un accord pour les victimes de Lockerbie ; la famille El-Asad en Syrie était dans ses petits souliers, et l’Iran s’attendait à tout moment à subir son tour le courroux des USA.... Quand G.W.BUSH disait « What Ever It Takes » pour définir son état d’esprit dans la guerre contre le terrorisme, il le pensait vraiment.
Paradoxalement, sa 1èreerreur aura été de ne pas avoir envoyé suffisamment de troupes au sol en Irak pour consolider son éclatante victoire initiale. Ce fut régler avec la nouvelle opération « THE SURGE» qui, combinée à des tactiques politiques et diplomatiques innovantes, éradiqua presqu’entièrement les dernières poches de terroristes en Irak.
Mais si on peut éliminer des terroristes, on n’élimine pas une idéologie. Pour reprendre ma comparaison historique, le nazisme, éradiqué sur le terrain et dans la vie politique depuis 70ans refait parler de lui aujourd’hui dans plusieurs pays européens. Il en va de même pour l’Islamisme.
Si je refais tout ce compte, c’est bien pour monter combien était néfaste l’arrivée d’Obama et de son idéologie de relativisme et d’apaisement avec les extrémistes. Car s’il y a bien une chose qu’on ne peut retirer aux Islamistes, c’est leur capacité à analyser intelligemment la situation politique et géopolitique. Ils ont vu la faiblesse politique de G.W.BUSH, ils ont senti que la lassitude et les idées pacifistes reprenaient le dessus. En Irak comme en Afghanistan, ils ont compris que ce n’était plus qu’une question de temps pour que l’Amérique décampe et leur laisse le champ libre.
On se souvient du débat McCain et Obama : l’ancien héros de guerre disant à l’ancien assistant social : « Si vous décidez de retirer les troupes d’Irak, il nous faudra revenir en catastrophe dans ce pays quand les choses ne manqueront pas de dégénérer » « Le Démocrate répondant au Républicain : « On ne va tout de même pas rester 100 ans dans ce pays ?! Après tout la sécurité de l’Irak est de la responsabilité des Irakiens ! » Facile à dire, et très démagogique.... Voyez Obama aujourd’hui qui pathétiquement cherche une façon convaincante de reprendre pieds en Irak alors qu’il a tout fait pour en partir il y a quelques années !
Depuis des années, je ne cesse de ressasser que dans cette région du monde (et pas seulement) seule la force est respectée. Par ses ennemis et par ses alliés. L’immense faiblesse dont a fait montre l’actuelle administration depuis 2009 a des conséquences tragiques sur tous ces groupes qui se sont reconstituées, mais a aussi fragilisé les régimes alliés qui sont en première ligne. Prenons l’exemple de la Jordanie qui passe pour un des plus fidèles alliés américains, qui voit aujourd’hui la progression des terroristes en Irak comme le préambule de ce qui risque de lui arriver. On peut même supposer que l’activisme néfaste des régimes sunnites saoudiens et qatari est une expression de panique face au désistement de leurs alliés américains concomitant à la progression des Chiites iraniens qu’Obama n’a pas osé affronter lors des premières révolutions à Téhéran et qui se dirige inéluctablement vers l’acquisition de l’arme nucléaire. Le même raisonnement peut-être fait pour Israël qui n’a aucune raison de faire des concessions dans le conflit israélo-palestinien car il se doute bien que la protection absolue qu’Obama lui promet n’est que verbale et si vraiment il est attaqué par l’Iran ou par d’autres, le soutien de l’oncle Sam risque d’arriver lorsqu’il sera déjà à la mer...
Et pour couronner, le tout, comme la nature a horreur du vide, dans la crise irakienne on se dirige vers une solution iranienne. Ce sont les tristement célèbres gardiens de la révolution des Ayatollahs qui risquent de « sauver » le régime de Bagdad, ultime affront aux milliers de soldats de la coalition qui ont versé leur sang pour l’idée de Liberté qui est incompatible avec l’islam radical chiite ou sunnite.
Voilà les grandes lignes de ce qui se passe au Moyen-Orient ! Bien-sûr, rien n’est simple, faire la guerre efficace nécessite de travailler avec les bonnes personnes, de rationaliser les dépenses, de mieux cibler les ennemis, d’éviter les bavures, etc.. Mais l’essentiel n’est pas là.
« Je crains les Grecs, surtout quand ils font des présents » disait-on dans l’Antiquité.
Il fallait craindre les promesses de paix du 44ème Président us comme de la peste. Car à cause de son idéologie, tout risque d’être perdu et le pire n’a jamais été aussi proche !