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Toi la femme, toi la fille de joie.

Publié le 05 décembre 2016 par Reineb
Toi la femme, toi la fille de joie.

Bonjour. Aujourd'hui je n'ai pas envie de plaisanter. Depuis un moment maintenant, je supporte de plus en plus mal la façon dont on sexualise la femme. Constamment. Et pour tout. J'ai l'impression que ça va de mal en pis.

Au début je trouvais les féministes pénibles, et ça n'a pas beaucoup changé, je dois l'avouer. Il ne faut pas voir le mal partout. Seulement je les comprends un peu mieux, parce que j'apprécie qu'on ai du respect pour moi ou pour l'autre femme à côté de moi. Et du respect il y en a de moins en moins, et sous les applaudissements de (presque) tous: Le bad buzz d'Hanouna, la pub " Axe ", ou on montre une femme qui jouit pour vendre un déodorant (what ?) et j'en passe....

J'en ai marre de cette hyper-sexualisation permanente de la femme. Ça dépasse l'entendement. Même les blagues des copains, pourtant adorable, comme quoi si je veux arriver à la soirée nue, c'est avec plaisir. Ou autres plaisanteries graveleuses parce que j'aime les cuissardes. Cuissardes - plus vieux métier du monde, faites le lien. Pour ce qui est des amis, ça n'est jamais dit à mal, j'en ai conscience, je ne les aime pas moins, mais je n'accepte pas plus pour autant.

Si j'aborde ce sujet, c'est que ce matin encore, je suis tombée sur un article dégoulinant sur le mur d'un copain. Deux femmes qui se roulent une pelle pour plus de clics. J'ai commenté, en signifiant que c'était usant de voir encore des femmes sexualisées pour vendre plus. Et réponse d'une connaissance du copain : " Tu as tes règles ? " Bravo. Je t'applaudirais bien des deux mains, mais je suis trop occupée à me tripoter dans mon bain le corps luisant recouvert de mousse avec mes cuissardes et ma cravache entre les dents. Ton cul fait vendre, montre-le, tu n'es bonne qu'à ça. Ou plutôt, le reste ne m'intéresse pas, femme. J'ai effacé mes commentaires, c'est mal, mais je suis fatiguée de me heurter à un mur d'incompréhension et de me voir dire que je suis excessive. Évidement que je ne mets pas tous les hommes dans le même panier, je ne suis ni stupide ni aveugle. Je voulais juste alerter sur la banalisation de telles pratiques. Je suis peut-être maladroite. Ou incomprise. Tant pis, je ne souhaite pas me fâcher avec mes amis, je ne réagirait plus, mais je n'en penserai pas moins.

Mais bon sang, j'insiste, J'ai.Une.Tête ! Je suis quelqu'un et pas un sexe ambulant. Je ne serais pas qu'un réceptacle du désir des hommes. Il y a un temps pour tout. Quand je te dis que je monte à cheval, pourquoi cette réflexion graveleuse ? Je te parle d'un sport que j'aime, pas d'une pratique sexuelle ! (véridique, une fois sur deux ça tourne de cette manière). Si ça n'est qu'une blague, comme tu dis, pourquoi je me sens mal à l'aise ? Indice : ça n'est pas parce que je suis frigide ou coincée.

Autre cas pratique : pourquoi considères-tu que cette fille qui demande ou sortir dans la ville ou elle vient d'arriver, est une pouffiasse qui ne cherche qu'à allumer ? Tu n'as pas pensé qu'elle voudrait simplement faire de nouvelles connaissances dans cet endroit ou elle ne connait personne ? Pourquoi tu es persuadé que chacun de ses faits et gestes sont dirigés par l'envie de séduire et le sexe ?

De même, à titre informatif, si je mets cette jupe que tu trouve si sexy, c'est pour moi. Ma paire de Louboutin vertigineuse ? Pour moi aussi. Je ne cherche pas constamment ton approbation et ton désir. Je recherche le sourire dans mon miroir.

Tout ce dont je t'ai parlé sont des situations vécues. Et encore je t'ai épargné le voisin lourdingue qui crie en pleine rue qu'il te sauterait bien, ou le mec qui t'accoste pour te dire " eh madame t'as laissé tomber quelque chose : ton sourire ".

Tu auras beau t'intéresser à plein de choses, et avoir fait des études, ça n'a pas la moindre importance: tu es un sexe ma fille. Et bien non, j'ai une tête aussi. Le féminisme de m'intéresse pas. Le respect, si. Avant de faire cette blague douteuse à ta copine, demande toi comment tu le prendrais si on faisait la même à ta mère ou a ta soeur.

Je suis mal à l'aise, Je suis une femme, je suis quelqu'un.

Sur ce bonne journée.

Toi la femme, toi la fille de joie.
Photo: wmagazine.com

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