Une quarantaine de personnes ont participé à cette rencontre. Elles se sont réparties en 4 ateliers pour partager ce qu’elles avaient vécu avec les migrants ces derniers mois, leurs questions, leurs suggestions.
1 – Hébergement citoyen
Des personnes accueillent chez elles actuellement pour 15 jours, quelques semaines, des jeunes (mineurs ou majeurs non accompagnés), des couples, des familles avec enfants.
Qus souhaitent-elles ?
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Que cet hébergement soit cadré au niveau de la durée.
. 7-8 familles se sont organisées sur Plouguerneau, St Pabu, Plounéour-Trez pour accueillir un jeune à tour de rôle tous les 15 jours. Il en est de même sur Guilers.
. Une liste de personnes susceptibles d’accueillir un jeune, un couple ou une famille sera mise à la disposition des accueillants.
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Qu’une une feuille de remboursement des frais par Digemer soit mise à la disposition de tous.
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Qu’une charte comme celle de Plouguerneau ou une convention comme celle d’Utopia 56 facilitent le lien avec les migrants accueillis.
Que la communication soit facilitée avec les migrants : une liste d’interprètes sera établie.
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Qu’elles connaissent :
. les lieux où les migrants peuvent trouver de quoi se nourrir
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. les lieux où ils peuvent améliorer leur apprentissage du français
. les lieux où ils peuvent bricoler, faire du bénévolat
. les personnes ressources : pour l’aide juridique (avocats…) ; pour le travail possible des migrants
2 – Accompagnateurs et accueillants des jeunes, mineurs ou majeurs
Roger Morin a rappelé la situation des jeunes migrants sur Brest : les mineurs pris en charge, les majeurs…en attente.. en zone grise.
Voici les besoins :
Des accompagnateurs pour les jeunes en appartement
Des bénévoles pour encadrer les ateliers mis en place par le Réseau Jeunes (Yveline Pallier)
Des familles pour héberger une centaine de jeunes qui vont se retrouver en zone grise .
3 – Accompagnateurs des familles
En faisant un rapide tour de table, nous avons noté que :
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4 familles étaient suivies par « Solidarité Côtes des Légendes », dont un jeune couple « dublinable »sur le point de partir à Quimper
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A St Urbain, une famille du Daghestan, en France depuis plus d’un an, est actuellement en procédure pour soins. Un jeune couple est accompagné également par l’équipe, la jeune femme vient d’accoucher. Etant débouté, ce couple est volontaire pour repartir en Albanie.
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Au « Pays des Abers », à Plouvien, une famille d’Afrique du Sud est accompagnée par l’équipe et soutenue par la Mairie.
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Au presbytère de Bourg-Blanc, l’équipe est mobilisée pour accompagner 4 Soudanais.
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A Plougonvelin, il reste une famille au camping.
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A Brest, 3 bénévoles présents accompagnent des familles déboutées, avec toutes des enfants scolarisés. Ces familles sont en procédure pour soins.
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Une bénévole accueille aussi chez elle une maman et son enfant.
Parmi les difficultés rencontrées par tous ces accompagnateurs, on a signalé :
- Il faut du temps pour comprendre le système et tous les sigles tels que HUDA, CADA, PRADA, etc…Il est important d’accompagner physiquement les familles à COALLIA et à la Préfecture quand elles ont un rendez-vous. On comprend mieux le parcours des réfugiés, qui sont tous différents.
- Pendant la période de la procédure, les personnes touchent l’ADA environ un mois après leur prise en charge dans un logement.
- Il faut scolariser les enfants, trouver des activités et donner une liste de lieux pour trouver de l’alimentaire.
- Dans la vie courante, il faut aussi expliquer nos « codes »: éteindre les lumières, ne pas chauffer en ayant la fenêtre ouverte, etc.
- L’intégration passe en priorité par l’apprentissage de la langue française.
- Difficulté aussi de comprendre comment passer de l’AME à la CMU et, quand il n’y a plus ni l’une ni l’autre, aller aux « consultations précarité » à l’hôpital.
- On a parlé aussi des CESU ( des chèques emploi service) quand il y a des possibilités de travail.
4 – Le « Ce4 – « Cent pour Un »
L’objectif du dispositif « Cent pour un toit » est de regrouper 100 donateurs qui versent chaque mois 5 euros, ce qui permet de payer un loyer et éventuellement les charges . Bien sûr on peut verser une somme plus importante.
Deux « Cent pour Un » fonctionnent actuellement :
– le « Collectif Humanité » à Plouguerneau
– le Groupe d’accueil du Fond de la Rade à Rosnoën
Ils financent chacun un logement à Brest.
D’autres « Cent pour Un » envisagent de se constituer.
Quelques exigences sont rappelées pour le bon fonctionnement de ce dispositif :
- Définir le territoire d’intervention pour ne pas empiéter sur les groupes voisins
- Nécessité de constituer un groupe ( avec statut associatif ou non), avec un responsable désigné pour la gestion des comptes
- Les reçus fiscaux sont établis localement et signés par le trésorier de Digemer
- Pour la couverture « assurance habitation », il suffit que le responsable local signale au président les logements à assurer en précisant la surface et le nombre d’occupants.
Une question reste à résoudre : définir les dépenses prises en charge par Digemer Principal et celles à la charge des « Cent pour Un ».
Concernant les ressources de Digemer, le trésorier précise qu’elles proviennent principalement de la réserve parlementaire de Patricia Adam. Dorénavant nous ne pourrons plus compter que sur les dons de groupes ou de particuliers, le produit de manifestations diverses : chorales, spectacles,forums
N. B. L’Assemblée Générale de Digemer aura lieu demain, vendredi 20 octobre à 17 h 30, à la Mairie de l’Europe à Brest.
Compte-rendu par Marie La Prairie, Annie Le Moigne, René Badou, Marie Paule Forget, Jean Miossec