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La Blequinclopédie (7)

Publié le 30 mars 2019 par Legraoully @LeGraoullyOff

La Blequinclopédie (7)Déformation : Vendredi matin, une personne m’a annoncé la disparition d’Agnès Varda. Je lui ai dit que je la connaissais de nom mais que je n’avais jamais vu un de ces films, n’étant pas cinéphile pour deux sous malgré quelques efforts aussi sporadiques qu’infructueux. Jusqu’ici, tout va bien. Mais peu après, une autre personne est arrivée et a découvert la triste nouvelle en ouvrant son mobile : ma première interlocutrice lui annonça alors que « je n’en avais jamais entendu parler » ! Cette anecdote illustre bien, à mon sens, le fait que la majorité des gens n’écoutent que la moitié de ce qu’on leur dit et n’en retiennent que ce qu’ils ont envie d’entendre ! Comment s’étonner, après ça, qu’ils soient si réceptifs aux fake news qui circulent sur le web. De manière générale, beaucoup de désaccords, de conflits même, viennent de cette incapacité à vraiment écouter autrui… C’est dommage, non ? La Blequinclopédie (7)

Ecole : Quand j’étais petit, si on nous faisait sortir de l’école une fois dans l’année, c’était le bout du monde et, dans ce cas-là, on avait un bus spécial qui nous menait directement à bon port sans que nous ayons eu à déranger les autres usagers. Aujourd’hui, il n’est pas rare, quand je prends le bus, que je doive supporter la compagnie d’une classe en virée au moins une fois par jour ! Que l’éducation nationale n’ait plus les moyens financiers de payer un bus spécial, voilà qui n’est, hélas, pas fait pour me surprendre : mais faire sortir sans arrêt les gosses, à quoi ça peut bien servir, à part à emmerder le monde ? On me dira que les maintenir enfermés toute la journée dans leur classe n’est pas bon pour leur « épanouissement »… L’épanouissement ! C’est devenu la préoccupation numéro 1, on ne se pose pas d’autre préoccupation que celle-là ! Quand j’étais enfant, tout ce qui comptait à l’école, c’était d’apprendre à lire, écrire et compter pour devenir un citoyen éclairé, ce qui n’était déjà pas toujours facile pour les enseignants ; mais aujourd’hui, ça ne suffit plus, il faut aussi que les chers petits « s’épanouissent » ! Quand on voit le résultat, avec tous ces jeunes désespérés et mal dans leur peau, je me demande s’il n’aurait pas mieux valu s’en tenir à la première option ! Qu’on s’entende bien : je n’ai absolument rien contre les enfants, je ne suis pas pédophobe, j’ai même souvent été surpris de voir à quel point certains pouvaient être intéressants à écouter ; mais c’était parce que je n’en voyais qu’un à la fois ! Dès qu’ils sont plus de deux, c’est insupportable ! Même avec les enfants, la parole du grand Georges se vérifie : le pluriel ne vaut rien à l’homme. Les enseignants ne doivent pas rigoler tous les jours… Ah mais d’accord, je comprends : si on impose aux usagers des transports en commun la présence de ces petits démons, c’est pour permettre aux profs de se venger en faisant subir aux individus lambda ce qu’ils endurent à longueur de journée ! Une sorte de compensation morale pour ne pas avoir à leur accorder d’augmentation de salaire, en somme… Au moins ma lassitude morale est-elle socialement utile.


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