Magazine Journal intime

A nos amours !

Publié le 14 février 2020 par Anned

En cette Saint-Valentin, je m'en vais vous parler d'un couple de mon entourage... qui se sépare.

Depuis aussi longtemps que je les connais, leur style de maternage (comment on dit pour les pères ?) m'a toujours vaguement complexée. Des parents "parfaits", très investis, fusionnels. Du style à faire se laver les mains au gel désinfectant au gamin avant de le laisser manger une saucisse dans un petit pain sur un marché, à surveiller la durée du brossage des dents jusqu'à leurs 13 ou 14 ans ; se précipitant chez le dermato au moindre bouton ; au courant de chaque leçon, de chaque contrôle, de chaque devoir à la maison, jusqu'au lycée, et même la fac ; les faisant eux-mêmes si nécessaire. Impossible d'avoir ces enfants-là à dormir chez nous : cela ne m'a jamais été dit, mais mon style de maternage à moi étant beaucoup plus relâché, je n'étais sans doute pas à la hauteur pour m'occuper des merveilles. En tout cas, c'est comme ça que je l'ai compris. Jamais ces enfants-là ne sont partis en colo ou en séjour linguistique, non plus. Ils racontent TOUT à leur maman. Leur papa va jusqu'à interpréter leurs rêves. (Moi les rêves de mes ados, rien qu'à l'idée qu'on me les explique, je me bouche les oreilles...) Des parents hélicoptères, comme on dit, en survol constant au-dessus de la vie de leur progéniture, pour voler à son secours au moindre souci, anticipant tout, tout le temps. Des parents intrusifs et fusionnels, bourrés de bonnes intentions. Comme les pavés de l'enfer...

Bien sûr, ils n'ont eu que deux enfants. Trop de travail sinon !

Mais c'est déjà pas mal... Avoir des enfants, c'est un "projet" comme disent les Allemands, qui ont tellement peur de le rater, ce projet, qu'ils n'ont parfois plus d'enfant du tout, ou alors un seul, et pas avant 37-38 ans pour les femmes. J'ai entendu un père de famille allemand dire un jour très sérieusement devant une assemblée où se trouvaient quelques mères de familles nombreuses, que, à partir de trois enfants, ils souffraient tous...

Et les enfants de mes amis se sont envolés du nid.

Et pour "fêter" ça, leurs parents se séparent.

A force de vouloir réussir leurs enfants, ils sont passés à côté de leur couple. Une fois que la vie de leurs enfants n'a plus occupé la plus grande partie de la leur, ils se sont aperçus qu'ils n'avaient plus de vie de couple, plus de vie tout court. Leur famille a explosé. Et ils sont parvenus au résultat exactement inverse de celui qu'ils ont recherché de toutes leurs forces pendant des années : leurs enfants sont malheureux. Et à cause d'eux, en plus.

Alors en ce jour de fête des amoureux, je voudrais inviter tous les parents à prendre bien soin de leur couple... par amour pour leurs enfants. Gardez la bonne distance avec vos enfants, et pensez à vous, et rien qu'à vous, une fois de temps en temps. Un couple, ça se "travaille" !

Dans les cabinets de conseil conjugal, on entend : une soirée en tête-à-tête par semaine, un weekend par mois, une semaine par an. Pas très réaliste quand on a une tribu de têtes blondes et pas de mamie sous la main. Mais entre ça et rien, il y a une marge de progression... Et si vous faisiez un club avec trois ou quatre couples d'amis ? On garde vos enfants ce weekend, et vous gardez les nôtres la semaine prochaine ?

Autistiquement vôtre,

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