Magazine Humeur

Le journal du professeur Blequin (120)

Publié le 01 septembre 2020 par Legraoully @LeGraoullyOff
Le journal du professeur Blequin (120)

http://legraoullydechaine.fr/2020/09/01/le-journal-du-professeur-blequin-120/

Le journal du professeur Blequin (120)Lundi 31 août

9h : Première sortie en ville depuis mon retour de vacances : j'ai quelques achats à faire. Chemin faisant, je constate que le Tour de France fait la une de la presse... Qui osait croire au " monde d'après " pendant le confinement ? La mentalité française n'a pas changé d'un iota depuis l'époque où, après la Libération, nos aïeux ont fait comme si rien ne s'était passé. Depuis le temps, je devrais être habitué à cet infantilisme, mais non : je dois continuer à croire, sans trop oser me l'avouer, que mes compatriotes ne sont pas complètement irrécupérables et qu'il est encore possible de les sortir de leur merde... Vous avez le droit de me dire " ça te passera avant que ça me reprenne " !

Le journal du professeur Blequin (120)

11h15 : Passage dans une solderie où j'ai l'habitude d'acheter des cadres bon marché. La moyenne d'âge de la clientèle du magasin doit être passablement élevée : on y bombarde Radio Nostalgie à longueur de journée ! Tout à coup, entre deux chansons ringardes ou entre deux pubs (la programmation est si insipide que je ne fais même plus la différence !), le speaker se met à évoquer la rentrée des classes et dit : " ça ne va pas être facile, mais nous allons faire tout notre possible pour instruire nos enfants "... Mais sombre abruti, qu'est-ce que tu connais du métier d'enseignant, toi qui gagnes probablement, en quelques minutes d'interventions radiophoniques putassières, au moins cinq fois plus qu'un professeur diplômé en une semaine de cours ? De quel droit oses-tu te prétendre dans la même galère que des hommes et des femmes qui se ruinent la santé à essayer d'élever l'âme des enfants, toi qui gagnes ta vie confortablement en flattant les parents dans leur connerie ? En vérité je te le dis : ta basse démagogie te rend tout juste digne des politiciens qui poussent des lamentations sur l'air de " quel monde allons-nous laisser à nos enfants ", comme si leurs gosses allaient vraiment subir les mêmes avanies que les nôtres... La moyenne d'âge de la clientèle d'un magasin où l'on entend " Radio Nostalgie " est probablement assez élevée, mais on ne peut pas en dire du Q.I. moyen de ladite clientèle ! Oui, je sais, j'en fait partie, ne me le rappelez pas !

12h : Avant de prendre le bus pour aller chercher quelques bricoles dans la maison de mes parents, je m'assieds sur un banc pour y consommer un casse-croûte. En face de moi, il y a un salon de coiffure dont sortent les deux dernières clientes reçues avant la pause méridienne : l'une est nettement plus âgée que l'autre, elles ont l'air d'être mère et fille, mais ce qui me frappe, c'est la tendre complicité qui semble les lier... Bien sûr, les relations mère-fille sont loin d'être toujours idylliques, mais j'ai tout de même le sentiment que les relations entre femmes sont plus apaisées, plus tendres que les relations entre hommes : j'ai souvent vu une femme appeler " ma chérie " sa fille ou une amie, je n'ai jamais vu un couillu s'aventurer à appeler " mon chéri " un homme avec qui il n'entretient pas de relations sexuelles, même si c'est son fils. Il me semble que la jalousie, l'envie et l'esprit de compétition, sans être totalement absents des relations entre femmes, y sont quand même des tares moins répandues que chez les hommes, et compte tenu de tous les maux que génère, directement ou non, la sale manie de surpasser l'autre à tout prix, je me dis qu'on aurait vraiment tout à gagner à donner le pouvoir aux femmes !


Retour à La Une de Logo Paperblog

Magazine