Magazine Journal intime

Trump, Conflans et la fumisterie de la modération sur Facebook

Publié le 20 octobre 2020 par Dcmky

Donald Trump et sa logique effrayante; il est capable de dire le matin ' virez le docteur Fauci' et le soir même d'écrire un tweet indiquant que 'Tony fait un amazing job'. Voilà ce qui en lui me fait le plus peur: son absence totalement assumée de cohérence. Cela ne le dérange pas lui-même de se contredire d'une minute à l'autre. De toute façon, il sait bien que ça passera comme une lettre à la poste - c'est bien là le problème, un type ultra-pragmatique comme lui, et de surcroît dénué de tout principe, a dû à une certaine époque de sa vie tester ce type de comportement, être d'ailleurs peut-être un peu étonné de l'absence de réaction suscitée, mais en tout cas il en a pris bonne note pour la suite.

Je suis persuadé que la société tient largement à cause de ce que chacun s'autorise ou ne s'autorise pas, non pas tant devant la société, mais devant lui-même, à cause de ce que j'appellerai une auto-censure reposant sur un code de valeurs. Au premier chef duquel je place la cohérence personnelle, la cohérence qui nous tient éloignés du nihilisme.

Car à quoi bon vivre dans un monde où on peut en toute impunité affirmer A le matin et non(A) l'après-midi? Dans un monde où ça ne choque plus personne? Dans un monde où une telle conduite absurde ne fait se lever qu'une mini-tempête qui durera au mieux l'espace de deux ou trois jours?

On encaisse, et au fond plus rien ne choque, plus rien ne nous étonne.

Plus rien dans l'incohérence, dans la bêtise, dans la cruauté, dans l'horreur.

Vendredi dernier - fait absolument hallucinant que je n'aurai jamais cru possible en France - un enseignant de Conflans Sainte Honorine a été décapité en pleine rue, après ses cours, à la sortie de son collège, le jour des vacances de la Toussaint. Quand je vous dis que plus rien ne nous étonne.

Visiblement, cette tragédie prend ses racines dans une fatwa lancée sur facebook depuis plus de dix jours!

Où sont les modérateurs? Des bras cassés? Il n'y a pas l'argent pour les payer? On se moque de qui? C'est juste pas une priorité pour l'entreprise. Pas une priorité pour l'entreprise, soit, mais alors il faut assumer.

Comment a-t-on pu en arriver à ne pas exiger comme préalable non négociable un système de modération fiable?

Et vous trouverez encore des guignols (dont j'espère qu'ils sont au moins actionnaires de l'entreprise) pour vous expliquer que Facebook constitue un immense vecteur de progrès pour l'humanité. Comment, à moins d'être soi-même intéressé aux bénéfices ( stratosphériques) de la société, tenir encore aujourd'hui de tels propos?

1) Qu'est-ce qui est le plus répandu sur terre depuis que le monde est monde? La bêtise, l'intolérance, la jalousie, la haine.

2) Que va-t-il se passer si vous ouvrez aveuglément les vannes? Qu'est-ce qui va se répandre? Pas besoin d'être grand-clerc pour répondre à cette question.

3) La solution n'est pas selon moi la restriction de liberté en fermant les réseaux sociaux, mais - c'est la logique des démocraties éclairées - la liberté ( du style facebook) accompagnée par une vraie politique d'éducation volontariste ( ce que ne font et ne feront jamais les publicitaires de facebook). Pourquoi ne pas obliger nos chers GAFA à consacrer 50% de leurs bénéfices à l'éducation? D'ailleurs c'est tout de même étonnant qu'eux, si tellement affamés de progrès, ne le fassent pas spontanément. Seraient-ils donc moins philanthropes qu'ils ne le prétendent? Non, point du tout, disons que je n'ose l'imaginer.


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