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Troubles de l’humeur… Témoignage

Publié le 28 novembre 2010 par Paumadou

Troubles de l’humeur… TémoignageVous allez sans doute croire que je suis hypocondriaque (vu tout ce que je me suis traînée dernièrement vous pourriez) mais bon, j’avais envie de vous parler d’une chose qui me tient à coeur et avec laquelle je viens assez récemment de faire la paix (même si je le sais depuis des années… il faut parfois du temps pour comprendre et s’accepter).

Oui, faire la paix avec une partie de moi qui a toujours eu des problèmes. Je suis ce qu’on appelle une personne cyclothymique. La cyclothymie est un trouble de l’humeur plus ou moins grave (pas grave chez moi, vu que je n’en souffre plus même si je le suis encore)
Bon je ne le crie par sur les toits non plus, donc famille et amis le découvriront peut-être en lisant ce blog… m’en voulez pas, mais c’est pas toujours évident à aborder avec ces proches.

En fait, c’est pas une maladie, je le vois pas du tout comme ça. Maintenant en tout cas, je m’accepte comme je suis et ça va beaucoup mieux.

La Cyclothymie c’est quoi ?

En fait, c’est une manière de ressentir les choses avec une certaine exagération. On ne réagit pas de la même manière qu’une personne non-cyclothymique (je ne dirais pas normale, vu que je suis normale !). Une personne cyclothymique va réagir exagérément à ce qui la touche : joie extrême, engouement très important ou dépression, perte d’envie subite…

En gros, chez moi, ça se traduit souvent par : « Oh, j’ai envie d’aller quelque part ! Allez on y va ! » et comme mon chéri prend cinq minutes pour finir ce qu’il est en train de faire, ne me réponds qu’avec un « demi-entrain » (mais il est emballé, sauf qu’il n’est pas comme moi et est moins démonstratif…  ) , je passe en mode dépressif du « non, j’ai plus envie, laisse tomber » et si je peux me planquer sous ma couette c’est encore mieux… Le tout en à peine quelques minutes.
Après, difficile pour chéri de me convaincre de sortir de cette phase « basse ».

Parce que c’est réellement cela : j’ai des phases hautes et des phases basses. Les hautes, c’est quand je pète la forme, j’ai plein d’idées, je déborde/bouillonne/suis euphorique… (je pourrais presque en sauter au plafond) et les phases basses c’est quand je passe ma journée sous la couette à préférer dormir plutôt que d’aller embêter les autres avec mes idées noires (et je me traine comme une limace au ras du sol mais ce n’est pas une question de fatigue).

C’est pas que ça, évidemment… En fait, il y a aussi des phases qui s’appellent « mixtes » c’est à dire qu’on est en même temps « haut et bas ». Chez moi, c’est particulièrement évident parce que je me mets à devenir cassante, à critiquer tout ce qui se passe (et surtout chéri, mais c’est un ange de patience avec moi !), à mal accepter la critique moi-même… Ca doit dire quelque chose aux gens qui me connaissent

Wink

J’ai longtemps bataillé avec mes idées noires. J’avais du mal à accepter de « descendre », car les phases « hautes » c’est super agréable : on est créatif, sur-actif, c’est euphorisant, on aime, on vole presque ! Mais ça dure pas non plus une éternité. Souvent je repasse en mode « normal » et je l’acceptais difficilement parce que c’est assez frustrant de ce dire que c’est « normal »… Si je pouvais toujours être en phase haute, ça serait le rêve !
Et après, il y a les phases dépressives. La déprime, ça va, ça vient. Heureusement que je sais que c’est passager, que ça va « s’arranger », ça aide à ne pas trop s’enfoncer. Je n’en souffre plus trop maintenant, j’attends que ça passe…
Mais quand je ne comprenais pas ce qui m’arrivait, c’était beaucoup plus difficile de s’en sortir. J’ai fait deux dépressions sévères à cause de ça (sans en être l’unique cause, ça a aggravé une situation de vie pas facile…  ). Heureusement, maintenant j’ai mon chéri qui m’avertit « Oh, là, j’ai l’impression que t’es sur une pente descendante… faut te remuer un peu… » et ça suffit à ne pas trop m’enfoncer.

Je ne suis pas malade, je réagis avec les mêmes sentiments que les autres. Sauf que chez moi, ça prend plus facilement des proportions importantes. Qu’on me fasse une remarque à peine désobligeante et je suis meurtrie, qu’on me lance un sourire même petit et je ressens la plus grande joie du monde !

Pour finir deux sites qui parlent de la cyclothymie pour mieux la comprendre :

Cyclothymie et Vérité
Un site écrit par un cyclothymique et qui l’évoque sous de nombreux aspects (notamment les liens entre créativité et cyclothymie) avec de nombreux articles sur le sujet.

J’aime ma cyclothymie parce que…
C’est un site de témoignages de cyclothymiques. Une manière positive de voir les choses, d’en parler… Je ne sais pas si ça permettra à des personnes non-cyclothymiques de comprendre ce que c’est, mais au moins, moi, ça m’a permis de voir que je n’étais pas seule (et peut-être qu’un jour j’écrirai moi aussi pourquoi j’aime ma cyclothymie !)


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