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Une République qui tient à l'unique fil de son drapeau, Henri presque V

Publié le 22 juillet 2019 par Dcmky

La chute de Thiers à la fin du mois de mai 1873 devait marquer le début d'une étrange période de l'Histoire de France.

L'Assemblée Nationale constituée après l'humiliante défaite de 1870 pour gérer le pays jusqu'au retrait de l'occupant voyait diminuer sa légitimité à mesure que les derniers soldats allemands quittaient le territoire.

Elle se trouvait partagée entre l'influence contradictoire des Républicains, des Bonapartistes et des Monarchistes. Mais si les Républicains et les Bonapartistes s'entre-déchiraient, l'entrevue de Frohsdorf, le 5 août 1873, scella l'union des monarchistes, jusque là divisés entre orléanistes et légitimistes, derrière Henri d'Artois comte de Chambord. Le maréchal de Mac-Mahon ayant succédé à Thiers affichait vis à vis des monarchistes une neutralité bienveillante. Le président du Conseil, le duc de Broglie, lui n'avait pas cette réserve et il n'hésitait pas à en appeler en public à l'avènement d'Henri V. Les journaux qui publiaient les discours de Gambetta se trouvaient immédiatement interdits de diffusion.

Oui, en ces heures de l'été 73, le fruit semblait mûr, bientôt les rois seraient de retour sous les cieux de France : la troisième Restauration n'avait jamais été aussi proche.

Une majorité à l'Assemblée se dessinait en faveur des Bourbons. Le peuple lui-même semblait ne désirer rien d'autre qu'un retour à l'ordre et à la stabilité. Trop de temps avait passé, trop de guerres, trop de privations pour qu'on se souvienne des idéaux de 89 autrement que comme de vagues théories. De tous côtés les événements tournaient en faveur des monarchistes. Que restait-il pour les retenir de passer à l'action? Six fois, vingt fois durant ce fameux été 73 ils se réunirent afin d'établir une motion en faveur d'Henri V à présenter à l'Assemblée, en septembre, lors de la reprise des débats. Les plus enflammés murmuraient même qu'un vote ne serait pas nécessaire : il suffisait, prétendaient-ils, que l'armée vint se positionner autour de l'Assemblée pour qu'on en appelle au comte de Chambord.

La chose était acquise, modulo un petit détail. Restant à régler. Si les idées de Danton et de Robespierre étaient en lambeaux, il subsistait encore leur bannière. Le tricolore. Agaçant petit caillou glissé dans la chaussure du colosse monarchiste lancé à grandes enjambées sur le chemin du rétablissement de la Maison de France. Il ne pouvait être question que le comte de Chambord adopte un étendard taché du sang de ses aïeuls. D'un autre côté un retour immédiat au drapeau blanc semblait à tous absolument inenvisageable, profondément incongru. Alors comment procéder, comment s'en sortir, que faire de ce satané drapeau? Les gens avaient oublié 89, mais le drapeau, lui, il était bel et bien là. Le dilemme du drapeau... Tout l'été à imaginer des solutions.... L'adjonction aux trois couleurs d'un ruban blanc, ou bien alors d'une touffe de plumes blanches... Et si le nouveau roi, à peine couronné, faisait de lui-même présent du drapeau tricolore à son peuple?!... Mais rien, rien de réellement satisfaisant. Alors tout l'été à tergiverser. Tout l'été jusqu'à ce que le tour des monarchistes soit passé.

Et c'est ainsi que, tant bien que mal, bizarrement, survécut notre République.


Une République qui tient à l'unique fil de son drapeau, Henri presque V

Si on décide par exemple de dénombrer les matrices carrées de taille n comportant exactement deux '1' dans chaque ligne et dans chaque colonne ( avec partout ailleurs des zéros), c'est pour moi un problème neuf. Je n'y ai jamais réfléchi et peut-être même que personne avant moi n'y a réfléchi. Pourtant, on sent qu'il y a des relations à découvrir, on sent qu'il existe des liens originels. Je n'ai pas d'inquiétude: il existe forcément des choses à voir, à remarquer, à prouver. Les relations, les propriétés, les théorèmes concernant ce problème sont là depuis toute éternité comme la momie d'un pharaon dans une tombe restée inviolée: ils nous attendent, ils ne demandent qu'à être cueillis, ils ont été installés pour ainsi dire à l'aplomb de ce sujet avant même la venue sur terre du premier homme. Tout est là depuis toujours, des choses nous attendent dans l'ombre, il suffit de les découvrir. Les mathématiques ne sont pas un grand livre à f...

Une République qui tient à l'unique fil de son drapeau, Henri presque V

Je remercie Franck Antunes qui se trouve de fait à l'origine de cet article.

J'ai découvert, ce matin, la page de Franck à la faveur d'un billet qu'il a publié sur Le Club de La Cause Littéraire au sujet de sa lecture de 'John Barleycorn' de Jack London (1913).

Parcourant son mur, je découvre qu'il est fan de Bruce Springsteen, ce qui nous fait un point commun. Voulant me manifester auprès de lui, autrement que par un simple 'j'aime', j'ai écrit la première chose qui m'est passé par l'esprit, à savoir que je lui recommandais la lecture de 'Born To Run' l'autobiographie du Boss. Ce conseil - assez inutile car Franck a l'air d'être un vrai fan - m'a immédiatement fait repenser au grand hêtre pourpre.

Voilà ce que Springsteen en écrit vers la la fin de 'Born To Run', presqu'en guise de conclusion :


' Un soir de novembre, dans la période où j'écrivais ce livre, j'ai pris une fois de plus la voiture ...

Une République qui tient à l'unique fil de son drapeau, Henri presque V


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