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Un premier bilan. Katherine Mansfield, Tchekhov, admettons.

Publié le 16 août 2019 par Dcmky

Cela fait à peu près quatre mois que j'ai commencé à tenir ce blog, l'heure d'un premier bilan.
En quatre mois, le blog cumule 1500 pages vues. Le total est honorable mais non pas satisfaisant. J'avais dans l'idée de fédérer une petite armée de fidèles qui, par la suite, serait à même de m'accompagner dans le lancement du livre d'Elmo: pour l'instant, je n'ai rien fédéré du tout.
Il faut être tenace - mais, faute d'éternité, les hommes ne sont jamais tenaces que jusqu'à un certain point... Et les blogs - c'est leur drame - finissent tous, tristement, par un abandon en rase campagne.
Je vais essayer de faire durer celui-ci aussi longtemps que possible. Ce qui revient à dire peu de choses. Autant, dès lors, reprendre le travail et vous parlez, comme je l'avais prévu, de Katherine Mansfield et d'Anton Tchekhov.

A la fin de l'année 1922, quelques jours avant la mort de Proust, à Paris, où elle se trouve elle aussi, Katherine Mansfield écrit:

' Et puis soyons honnête: que savons-nous de Tchekhov par ses lettres? Disent-elles tout? Bien sûr que non. Ne supposes-tu pas qu'il a connu toute une vie d'aspirations, que pas un mot ne révèle?'

Ainsi sommes-nous tous! Tu peux écrire des milliers de volumes, cela n'y changera rien. A peine auras-tu fait reculer d'un demi-millimètre l'immense continent mystérieux que forme, au delà de ses brumeux contours, l'irréductible unicité de cette vie-ci.

L'écrivain qui cherche à dire la vie - ne serait-ce que d'un seul homme, ne serait-ce que de lui-même - est forcément réduit à l'état de Tantale.

Sa tache est dérisoire, voici ce que constate amèrement Katherine Mansfield au crépuscule de son existence.

Au fond on n'arrive jamais qu'à exprimer une infime et dérisoire part. Le reste - faramineusement majoritaire - se passe à l'intérieur du scaphandre, et n'en sort jamais.

Oui, lorsqu'une vie s'éteint, aussi volubile fut l'homme qui l'habitât, la totalité se perd. La totalité moins un pouillème peut-être, admettons.


Un premier bilan. Katherine Mansfield, Tchekhov, admettons.

Si on décide par exemple de dénombrer les matrices carrées de taille n comportant exactement deux '1' dans chaque ligne et dans chaque colonne ( avec partout ailleurs des zéros), c'est pour moi un problème neuf. Je n'y ai jamais réfléchi et peut-être même que personne avant moi n'y a réfléchi. Pourtant, on sent qu'il y a des relations à découvrir, on sent qu'il existe des liens originels. Je n'ai pas d'inquiétude: il existe forcément des choses à voir, à remarquer, à prouver. Les relations, les propriétés, les théorèmes concernant ce problème sont là depuis toute éternité comme la momie d'un pharaon dans une tombe restée inviolée: ils nous attendent, ils ne demandent qu'à être cueillis, ils ont été installés pour ainsi dire à l'aplomb de ce sujet avant même la venue sur terre du premier homme. Tout est là depuis toujours, des choses nous attendent dans l'ombre, il suffit de les découvrir. Les mathématiques ne sont pas un grand livre à f...

Un premier bilan. Katherine Mansfield, Tchekhov, admettons.

Je remercie Franck Antunes qui se trouve de fait à l'origine de cet article.

J'ai découvert, ce matin, la page de Franck à la faveur d'un billet qu'il a publié sur Le Club de La Cause Littéraire au sujet de sa lecture de 'John Barleycorn' de Jack London (1913).

Parcourant son mur, je découvre qu'il est fan de Bruce Springsteen, ce qui nous fait un point commun. Voulant me manifester auprès de lui, autrement que par un simple 'j'aime', j'ai écrit la première chose qui m'est passé par l'esprit, à savoir que je lui recommandais la lecture de 'Born To Run' l'autobiographie du Boss. Ce conseil - assez inutile car Franck a l'air d'être un vrai fan - m'a immédiatement fait repenser au grand hêtre pourpre.

Voilà ce que Springsteen en écrit vers la la fin de 'Born To Run', presqu'en guise de conclusion :


' Un soir de novembre, dans la période où j'écrivais ce livre, j'ai pris une fois de plus la voiture ...

Un premier bilan. Katherine Mansfield, Tchekhov, admettons.


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